L'agence DBRS se hâte de placer l'Italie sous perspective négative

Par latribune.fr  |   |  352  mots
"Notre opinion est qu'il y eu violation des règles et nous sommes en train d'évaluer la situation pour voir s'il existe des conditions pour contester la décision", a indiqué un porte-parole du ministère de l'Economie italien. (en photo, le président du conseil, Matteo Renzi).
La quatrième agence de notation mondiale, DBRS a vendredi placé sous surveillance négative l'Italie, un avis contesté par Rome. DBRS était la dernière agence à avoir maintenu la note "A" pour le crédit du pays.

Le gouvernement italien a manifesté son irritation ce week-end après l'annonce anticipée, vendredi soir, d'un placement sous surveillance négative de sa note de crédit par DBRS, la quatrième grande agence mondiale de notation. DBRS est la dernière grande agence à avoir maintenu une note "A" pour l'Italie, au milieu de la catégorie d'investissement, et un abaissement de sa note renchérirait les coûts de financement des banques italiennes déjà dans une passe difficile.

Les exigences de la BCE

La Banque centrale européenne (BCE) exige en effet qu'au moins une des quatre grandes agences - DBRS, Standard & Poor's, Moody's et Fitch - place la dette d'un pays en catégorie d'investissement pour que ses banques puissent bénéficier de prêts à des taux avantageux à ses guichets.

Un porte-parole du ministère de l'Economie a dit samedi qu'il envisageait de contester la décision de DBRS car elle a été communiquée en-dehors du calendrier, fixé à l'avance, que les agences de notation sont tenues de respecter depuis la crise financière. "Notre opinion est qu'il y eu violation des règles et nous sommes en train d'évaluer la situation pour voir s'il existe des conditions pour contester la décision", a-t-il dit.

Révision du calendrier habituel liée au référendum su la constitution

DBRS a dit avoir décidé de revoir la note en dehors de son calendrier habituel à cause des incertitudes politiques autour du prochain référendum sur la Constitution, des pressions actuellement subies par les banques, de la fragilité de la reprise économique et d'un environnement extérieur moins stable. Le porte-parole du ministère a jugé ces raisons "faibles et injustifiées" mais n'a pas précisé par quels moyens le ministère pourrait contester la décision.

Le processus de réexamen de la note devrait prendre environ trois mois. DBRS a indiqué dans son communiqué qu'un abaissement éventuel de sa note "A (low)" serait seulement d'un cran, soit à "BBB (high)", assez cependant pour priver l'Italie de sa dernière note A.

(Avec Reuters)