L'Allemagne réintroduit (provisoirement) des contrôles à ses frontières

Par latribune.fr  |   |  599  mots
L'Allemagne a interrompu la circulation des trains venant d'Autriche, dimanche aux alentours de 17h00 locales, selon un porte-parole de la compagnie des chemins de fer autrichiens, ÖBB.
Berlin a pris cette décision pour faire face à l'afflux massif de réfugiés. La police fédérale va déployer 2.100 agents en Bavière pour surveiller la frontière, selon le journal Bild.

Berlin serre la vis. "Actuellement, l'Allemagne introduit à titre provisoire des contrôles le long de ses frontières. En tout premier lieu est concernée celle avec l'Autriche", a annoncé le ministre fédéral de l'Intérieur, Thomas de Maizière, dimanche 13 septembre dans l'après-midi.

"L'objectif de cette mesure est de limiter l'afflux actuel vers l'Allemagne et d'en revenir à des procédures ordonnées pour l'entrée des personnes dans le pays", a-t-il ajouté, en parlant aussi de raisons touchant à la sécurité.

Il dit avoir consulté au préalable l'Autriche voisine sur la réintroduction de tels contrôles, qui, selon lui, risquent d'occasionner des perturbations dans les transports, dont les trains.

Selon, le journal allemand Bild qui cite des sources proches des services de sécurité, la police fédérale va déployer 2.100 agents en Bavière pour surveiller la frontière. Cela contreviendrait aux accords de Schengen, souligne le journal.

L'Allemagne estime atteindre ses limites pour l'accueil de migrants

Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel, par ailleurs chef de file du SPD et ministre de l'Economie, a estimé plus tôt dimanche que l'Allemagne atteignait désormais ses limites en termes de capacité d'accueil de migrants.

"C'est vrai: l'absence de décisions européennes dans la crise des réfugiés accule l'Allemagne à la limite de ses possibilités", dit-il dans une interview parue sur le site internet du Tagesspiegel. Le gouvernement allemand s'attend à l'arrivée de 800.000 migrants sur son sol cette année.

"Ce n'est pas tant le nombre de réfugiés que la rapidité avec laquelle ils arrivent qui fait que les Länder et les municipalités ont tant de mal à faire face", a-t-il continué.

En outre, estime-t-il, "il est inacceptable que des centaines de milliards d'euros puissent être mobilisés en l'espace de quelques semaines pour sauver des banques et que la communauté internationale ne puisse pas réunir une fraction de cette somme pour sauver des gens".

Les réfugiés ne peuvent pas choisir"librement où ils veulent rester"

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière avait déclaré que les réfugiés affluant massivement en Europe ne devaient pas pouvoir choisir eux-mêmes où ils s'installent.

L'Allemagne, économie la plus riche d'Europe, attire nombre de personnes fuyant la guerre et la misère en Syrie et en d'autres points du Moyen-Orient et en Afrique. Selon la police, 13.000 migrants sont arrivés à Munich durant la seule journée de samedi et 1.400 nouveaux arrivants ont été comptabilisés dimanche matin à la gare centrale de la capitale bavaroise.

"Nous ne pouvons pas permettre que les réfugiés choisissent librement où ils veulent rester. Ce n'est le cas nulle part ailleurs dans le monde", déclare le ministre allemand dans une interview que publie le journal Der Tagesspiegel. "Notre devoir n'est pas de verser des allocations prévues par le droit allemand à des réfugiés qui ont été attribués à un autre pays de l'UE et qui, ensuite, viennent malgré cela en Allemagne", ajoute Thomas de Maizière.

Circulation ferroviaire interrompue par l'Allemagne

En outre, l'Allemagne a interrompu la circulation des trains venant d'Autriche, ce dimanche aux alentours de 17h00 locales (15h00 GMT), a fait savoir un porte-parole de la compagnie des chemins de fer autrichiens, ÖBB.

Débat à la Commission européenne lundi

Par ailleurs, les ministres de l'Intérieur des 28 pays de l'Union européenne doivent se retrouver lundi à Bruxelles pour débattre des propositions de la Commission européenne de répartir environ 160.000 demandeurs d'asile à travers les Etats membres.

(Avec Reuters)