L'exécutif catalan ferme un peu plus la porte à une entente avec Madrid

Par latribune.fr  |   |  533  mots
Oriol Junqueras n'a pas dévoilé les intentions du président catalan, mais a regretté que "le gouvernement espagnol rejette chaque jour" la possibilité d'une médiation internationale.
L'offre de dialogue présentée au gouvernement espagnol "doit avoir comme référence la construction de la république et notre engagement à l'indépendance", a déclaré samedi le numéro deux du gouvernement catalan, Oriol Junqueras. Le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, doit répondre avant 10h00 lundi à Madrid, qui l'a sommé de "clarifier" sa position sur son projet de conduire la région à l'indépendance.

Il n'y aura pas de retour en arrière sur la question de l'indépendance. C'est le sens de l'avertissement lancé samedi 14 octobre par le numéro deux du gouvernement catalan, Oriol Junqueras.

"Il faut être clair que la meilleure manière de parvenir à la république et à l'indépendance est de parler avec tout le monde, au moins avec la communauté internationale. Mais en même temps nous avons l'engagement sans équivoque et absolu de remplir le mandat du 1er octobre", a-t-il déclaré à Barcelone lors d'un discours au siège du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC) dont il est le président. Ainsi, l'offre de dialogue présentée au gouvernement espagnol "doit avoir comme référence la construction de la république et notre engagement à l'indépendance", estime l'ancien député européen

Appel à l'unité des indépendantistes

Cette mise au point d'Oriol Junqueras intervient alors que le président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, doit répondre avant 10h00 lundi à Madrid, qui l'a sommé de "clarifier" sa position sur son projet de conduire la région à l'indépendance. Si le dirigeant séparatiste persiste, le gouvernement lui accordera un délai supplémentaire, jusqu'au jeudi 19 octobre à 10h00 pour faire machine arrière, avant de prendre le contrôle de la Catalogne comme le lui permet l'article 155 de la Constitution.

 Oriol Junqueras n'a pas dévoilé les intentions du président catalan, mais a regretté que "le gouvernement espagnol rejette chaque jour" la possibilité d'une médiation internationale,  et a appelé à "l'unité" du camp indépendantiste, alors que la frange la plus dure des séparatistes a mis ces derniers jours la pression sur Carles Puigdemont pour rompre sans ambiguïté avec Madrid. "Cette unité est essentielle pour mener à bien la république", a déclaré Oriol Junqueras, qui est visé par une enquête pour "désobéissance", "prévarication" et "malversation de deniers publics" après l'organisation du référendum du 1er octobre.

Madrid s'attend à une nouvelle réponse "ambiguë"

Les indépendantistes catalans s'appuient sur les résultats du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, qu'ils affirment avoir remporté avec 90% des voix et 43% de participation, pour réclamer le divorce avec Madrid. Le dirigeant séparatiste catalan Carles Puigdemont a unilatéralement déclaré l'indépendance de la République Catalogne mardi, avant de suspendre aussitôt la déclaration pour permettre une discussion avec Madrid. Le président de la Généralité, qui réclame une médiation internationale, n'a toutefois pas donné de détails sur d'éventuelles conditions de ce dialogue.

Fidèle à sa ligne de conduite, le gouvernement espagnol du Premier ministre conservateur Mariano Rajoy a catégoriquement rejeté cette offre en appelant les séparatistes de revenir sur le chemin de "la légalité". À Madrid, on s'attend à une nouvelle réponse "ambiguë" de la part de M. Puigdemont.

"Si c'est le cas, cela signifiera qu'il ne veut pas le dialogue et le gouvernement espagnol devra alors appliquer les mesures nécessaires pour initier un retour à la normale", a averti le ministre de l'Intérieur Juan Ignacio Zoido Alvarez.

(Avec AFP)