L'Ukraine doit renforcer sa lutte contre la corruption pour adhérer à l'UE, prévient la Commission

Par latribune.fr  |   |  571  mots
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, attend désormais de l'Ukraine qu'elle accélère ses mesures prises pour lutter contre la corruption. (Crédits : KACPER PEMPEL)
Alors que les Vingt-Sept ont entériné la candidature officielle de l'Ukraine à l'Union européenne le 23 juin dernier, Kiev doit maintenant développer les mesures déjà prises pour lutter contre la corruption, a signalé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Une fois ces objectifs atteints, les négociations pourront s'ouvrir entre les Etats membres pour décider de l'adhésion ou non du pays à l'UE.

Si ce fut une étape des plus importantes, il n'en demeure pas moins que la route reste « longue » avant une possible adhésion à l'Union européenne (UE). C'est ce que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé à l'Ukraine, ce vendredi.

Le 23 juin, les Vingt-Sept ont accordé le statut de candidat à l'UE de l'Ukraine et de la Moldavie selon une procédure qui a été considérablement accélérée. Kiev n'a déposé sa candidature que le 28 février, quelques jours après l'invasion de la Russie. Or, il faut normalement plusieurs années pour que la candidature officielle soit entérinée.

Des réformes contre la corruption

Malgré cette faveur de l'UE, l'Ukraine devra désormais se montrer patiente comme l'expliquait en mai dernier Emmanuel Macron, soulignant que cela pourrait prendre « des décennies ». Plusieurs représentants des Etats membre ont également averti que les Ukrainiens ne devaient « pas se faire d'illusions » sur une adhésion rapide à l'UE.

La Commission devra d'ailleurs dresser un premier bilan à la fin de l'année sur les réformes demandées à l'Ukraine et à la Moldavie concernant l'indépendance de la justice mais aussi la lutte contre la corruption. La présidente de l'institution européenne a d'ailleurs insisté sur ce dernier point, ce vendredi, appelant Kiev à accélérer ses réformes en ce sens. Si Ursula von der Leyen a salué celles déjà menées et les institutions mises en place pour créer « une machine anti-corruption impressionnante », elle a ajouté que « désormais ces institutions ont besoin de moyens d'action et des bonnes personnes aux postes de responsabilités », dans un discours en visioconférence devant les députés ukrainiens. « Il convient que le nouveau chef du parquet spécialisé dans la lutte contre la corruption et le nouveau directeur du Bureau national ukrainien de lutte contre la corruption soient nommés dès que possible », a notamment déclaré la cheffe de l'exécutif européen.

Concernant le projet de réforme de la Cour constitutionnelle, elle a jugé « nécessaire de prévoir, par la voie législative, une procédure de sélection des juges ». Elle a salué l'adoption par l'Ukraine d'une loi visant à défaire « l'influence excessive des oligarques sur l'économie », mais a demandé à ce que le pays assure désormais sa « mise en oeuvre d'une manière juridiquement solide ».

Ursula von der Leyen a aussi réclamé l'adoption d'une « loi sur les médias, qui rende la législation ukrainienne conforme aux normes de l'Union européenne et dote l'autorité indépendante de régulation des médias des moyens nécessaires ».

Négociations officielles

Une fois ces évolutions mises en place par le pays, les négociations officielles pourront ensuite s'ouvrir avec pour objectif une décision qui devra faire l'objet d'une unanimité des Etats membres. Mais l'ouverture de ces négociations peut prendre beaucoup de temps. En effet, cela n'est toujours pas le cas pour la Macédoine du Nord et l'Albanie, deux pays qui ont pourtant obtenu leur statut de candidates en 2005 et 2014. « Le chemin à parcourir sera long, mais l'Europe sera à vos côtés à chaque étape, quel que soit le temps que cela prendra, depuis ces jours sombres de la guerre jusqu'au moment où vous franchirez le seuil de notre Union européenne », a, néanmoins, promis Ursula von der Leyen.