La BCE maintient pour l'heure son aide d'urgence aux banques grecques

Par latribune.fr  |   |  648  mots
Le conseil des gouverneurs demeure "prêt à reconsidérer sa décision" à tout moment, insiste la BCE dans un communiqué.
La Banque centrale européenne a annoncé dimanche qu'elle conservait à leur niveau actuel les prêts d'urgence accordés institution financières helléniques. Ce faisant, elle ne ferme pas la porte, pour l'heure, à une solution politique.

La BCE espère une issue, même si celle-ci doit intervenir à la dernière minute. Ce dimanche, la Banque centrale européenne a annoncé qu'elle maintenait à leur niveau actuel les prêts d'urgence accordés aux banques grecques. Ce faisant, elle laisse donc la porte ouverte à une solution politique in extremis pour éviter la déroute de l'économie grecque.

"Au vu des circonstances actuelles, le conseil des gouverneurs a décidé de maintenir le plafond de fourniture de liquidités d'urgence aux banques grecques au niveau décidé vendredi", selon un communiqué. Il est toutefois "prêt à reconsidérer sa décision" à tout moment, ajoute le communiqué.

Une bouée de sauvetage

Selon des informations divulguées en Grèce, le plafond de ces prêts d'urgence, bouée de sauvetage des banques grecques et de toute l'économie du pays, avoisine les 90 milliards d'euros après plusieurs relèvements successifs ces dernières semaines.

Le conseil, dont les 25 membres se sont réunis en urgence dans la matinée après l'échec de négociations entre la Grèce et ses créanciers samedi, "examine avec attention la situation et ses implications potentielles pour sa politique monétaire", précise le communiqué. Il est "déterminé à utiliser tous les instruments à sa disposition dans le cadre de son mandat".

"Maintenir la stabilité financière"

La mention de son mandat signale que l'institution monétaire ne semble pas prête à dévier de ses règles, qui lui interdiraient de financer l'économie grecque au-delà de l'expiration du plan d'aide en cours, mardi 30 juin au soir. La BCE va "travailler étroitement avec la Banque de Grèce pour maintenir la stabilité financière", assure également le communiqué.

Le gouverneur de la Banque de Grèce Yanis Stournaras, membre du conseil des gouverneurs au même titre que les 19 banquiers centraux du bloc monétaire, a assuré dans le communiqué que son institution allait "prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité financière des citoyens grecs dans ces circonstances difficiles".

Le FMI "prêt à agir"

De son côté, le FMI a affirmé dimanche qu'il se tenait prêt à agir au besoin. "Les prochains jours vont être importants. Le FMI va continuer à surveiller la situation en Grèce et dans les pays voisins et se tient prêt à apporter son assistance en cas de nécessité", a déclaré Christine Lagarde, la patronne de l'institution, sans préciser exactement la nature de cette aide.

La dirigeante s'est par ailleurs  dite "déçue" de l'échec de ces négociations entre Athènes mais a réaffirmé sa volonté de continuer à "engager" le dialogue avec les autorités grecques. Elle a également estimé que la zone euro était "en position de force" pour faire face aux répercussions la crise grecque et maintenir "la stabilité" de la région.

Un Conseil restreint à l'Elysée lundi matin

De son côté, la France prend la menace d'un "Grexit" très au sérieux. D'après un communiqué de la présidence de la République, François Hollande réunira lundi matin à 9h à l'Elysée un Conseil restreint consacré à la situation de la Grèce. Celui-ci sera notamment composé du Premier ministre Manuel Valls, du ministre des Finances Michel Sapin et du secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Harlem Désir. Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, en déplacement à l'étranger, sera représenté par son directeur de cabinet.

Dans la matinée, Manuel Valls a jugé qu'il y avait un "risque réel de sortie" de la Grèce de la zone euro en cas de non au référendum annoncé par Athènes sur la proposition d'accord faite par ses créanciers. Le chef du gouvernement a exhorté le gouvernement grec à "revenir à la table des négociations".

(avec AFP)