La Commission européenne n’exclut plus une sortie de la Grèce de la zone euro

Par latribune.fr  |   |  516  mots
Pour Valdis Dombrovskis, le vice-président de la Commission Européenne en charge de l’euro, un « Grexit » n’est pas exclut « si la confiance n’est pas restaurée entre Athènes et ses partenaires européens ».
Alors que l’Eurogroupe et un sommet extraordinaire se réunissent ce mardi 7 juillet, la Commission européenne presse, encore une fois, Athènes d’engager des réformes et menace désormais d’un "Grexit" dans le cas contraire.

Depuis le résultat du référendum de dimanche en Grèce, les déclarations se succèdent, quitte à devenir contradictoires au fil des heures. Car, si la plupart des dirigeants européens martèlent que la Grèce doit rester dans l'euro, ce n'est pas tout à fait le même son de cloche que l'on peut entendre ce mardi à Bruxelles.

Ainsi, à quelques minutes du début de la réunion de l'Eurogroupe, Valdis Dombrovskis, vice-président letton de la Commission européenne en charge de l'euro, a fait savoir qu'un "Grexit" n'était pas à exclure "si la confiance n'est pas restaurée entre Athènes et ses partenaires européens ».

Dans le même temps, il a néanmoins tenu à modérer ses propos « certainement, ce n'est pas notre but, ce n'est pas notre intention", se justifie-til devant la presse avant le début de la réunion de l'Eurogroupe. "Nous œuvrons au scénario où nous pourrons parvenir à un accord mais si la confiance n'est pas restaurée et s'il n'y a pas de paquet crédible de réformes en place, cela ne pourra être exclu."

Mais pour Valdis Dombrovskis, la balle est désormais dans le camp de la Grèce : "beaucoup dépendra de ce que le gouvernement grec présentera", a-t-il ainsi souligné, évoquant un "défi immense et immédiat" pour Athènes. Il demande que la Grèce mette en place une stratégie claire afin de regagner la confiance de l'Eurogroupe :

 "Ce qu'il nous faut maintenant, c'est une stratégie claire et crédible sur la sortie de crise de la Grèce, les moyens de restaurer la stabilité financière et le retour à la croissance économique".

 Une intégration de la Grèce dans la zone euro « très naïve »

De son côté, Sigmar Gabriel, le Ministre des finances allemand, martèle qu'une discussion sur un éventuel allègement de la dette n'est pas envisageable avant la mise en place de réformes par la Grèce. Dans un entretien au magazine hebdomadaire Stern, le vice-chancelier allemand avance qu'on ne peut « discuter de la possibilité de réduire les dettes que si le gouvernement grec montre qu'il met en œuvre des réformes". Des propos qui suggèrent peut-être une légère inflexion du discours du vice-chancelier, puisqu'il avait estimé le mois dernier qu'une réduction de la dette grecque serait inutile si Athènes s'empressait ensuite d'emprunter de nouveau.

Dans la même interview, le chef de file du SPD a admis que l'adhésion de la Grèce à l'euro avait été une erreur. « L'intégration de la Grèce dans la zone euro s'est faite de façon très naïve", a ainsi lâché le vice-chancelier au magazine allemand. « Le pire est que tout le monde s'est contenté d'observer pendant beaucoup trop longtemps » ce pays s'enfoncer dans la crise. Et poursuit, tout en affirmant qu'il ne « fallait plus jamais détourner le regard quand un pays ne se tient pas aux règles du jeu de l'Europe ».