La croissance espagnole révisée à la hausse, à 3,2%

Par latribune.fr  |   |  355  mots
Même s'il est difficile de calculer exactement les conséquences du blocage politique du pays, sans nouveau gouvernement depuis neuf mois, "il ne semble pas avoir eu un impact très significatif; et s'il en a eu un, il a été compensé par d'autres facteurs", a estimé devant la presse le directeur général chargé de l'économie et des statistiques de la banque, Pablo Hernández de Cos. (photo: Mariano Rajoy, chef du gouvernement)
La Banque centrale d'Espagne prévoit une croissance de 3,2% en 2016, contre 2,7%, sa précédente prévision établie en juin. Mais l'institution avertit que le rythme pourrait s'essouffler en 2017 et 2018.

La croissance du PIB espagnol devrait atteindre 3,2% en 2016 malgré l'incertitude politique, selon la banque centrale d'Espagne qui a révisé jeudi sa prévision de croissance à la hausse. La dernière prévision publiée en juin tablait sur une croissance de 2,7%. Mi-septembre, le chef du gouvernement sortant Mariano Rajoy avait indiqué s'attendre à une hausse de 3%.

Au troisième trimestre, la croissance du PIB espagnol devrait néanmoins ralentir à 0,7%, contre 0,8% au deuxième trimestre, en raison de la dégradation de la balance commerciale. Même s'il est difficile de calculer exactement les conséquences du blocage politique du pays, sans nouveau gouvernement depuis neuf mois, "il ne semble pas avoir eu un impact très significatif; et s'il en a eu un, il a été compensé par d'autres facteurs", a estimé devant la presse le directeur général chargé de l'économie et des statistiques de la banque, Pablo Hernández de Cos. En revanche, "plus la situation se prolonge, plus il est probable" que les conséquences sur l'économie "se matérialisent", a-t-il souligné.

Le taux de chômage le plus élevé derrière celui de la Grèce

La banque d'Espagne estime que la croissance espagnole devrait ralentir à partir de 2017, à 2,3%, pour atteindre 2,1% en 2018, en raison de "la perte de puissance" des facteurs qui ont stimulé l'économie ces derniers temps, comme la baisse des prix du pétrole et des taux d'intérêt, ou la dépréciation de l'euro. Les dépenses des ménages et des entreprises, autres facteurs cruciaux de la hausse, pourraient aussi "se montrer moins vigoureuses à partir de l'automne prochain".

L'Espagne a retrouvé la croissance en 2014 et son chômage, qui avait grimpé jusqu'à 27%, a été ramené à 20% au deuxième trimestre. Il s'agit du taux le plus bas depuis près de six ans mais toujours le pire résultat de l'UE derrière la Grèce. Le pays reste sous la menace d'une sanction de Bruxelles pour le dérapage de son déficit public, mais le gouvernement sortant ne peut que gérer les affaires courantes, sans prendre de mesures budgétaires.