Le gouvernement allemand soutient la BCE après les critiques de la justice

Par AFP  |   |  387  mots
La BCE a prouvé que ses achats étaient proportionnés, assure Olaf Scholz. (Crédits : Fabrizio Bensch)
Ce soutien public de la part du ministre allemand des Finances intervient à la suite des critiques exprimées par la plus haute juridiction allemande à l'encontre du programme anti-crise de la BCE.

Le ministre allemand des Finances a apporté son plein soutien aux programmes d'aide de la Banque centrale européenne (BCE) à la zone euro, à la suite des critiques exprimées par la plus haute juridiction allemande dans un jugement retentissant.

Ces plans d'aides massifs sont bien "proportionnés" et "de notre point de vue la Bundesbank", la Banque centrale allemande, est "habilitée à continuer à participer à leur mise en oeuvre", écrit Olaf Scholz dans un courrier adressé au président de la chambre des députés allemands, dont l'AFP a eu copie ce lundi.

Ce courrier intervient en réponse au récent jugement de la Cour constitutionnelle allemande en mai, qui avait fait craindre un arrêt des plans d'aide de la BCE à l'économie européenne, et ce en pleine pandémie de coronavirus.

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La juridiction allemande avait rendu un arrêt très critique à l'égard des rachats massifs de dette sur les marchés de la part de la BCE.

Elle avait remis en cause leur "proportionnalité", douté de leur efficacité et souligné leurs effets secondaires néfastes à ses yeux, comme celui de ruiner les épargnants allemands en poussant les taux d'intérêt à des niveaux très bas.

Les juges suprêmes avaient donné trois mois à la BCE pour s'expliquer et justifier plus en détail son action. Elle avait aussi demandé son avis au gouvernement allemand et à la chambre des députés.

Le soutien apporté ce lundi par le ministre allemand des Finances est donc un élément crucial dans la résolution du conflit juridico-financier.

Sous peine d'une réponse adéquate, la Cour constitutionnelle allemande a en effet menacé d'interdire à la Bundesbank allemande de participer aux plans d'aide de la zone euro.

Or, sans l'appui financier de la première économie européenne, ces programmes de rachats de dette perdraient grandement de leur efficacité.

Olaf Scholz a indiqué dans son courrier avoir mené "au cours des dernières semaines de multiples conversations avec la Bundesbank et la BCE".