Le rebond économique est fort en Europe; l'inflation devrait se tasser en 2022

Par latribune.fr  |   |  613  mots
(Crédits : Reuters)
La Commission européenne a légèrement augmenté jeudi sa prévision de croissance du PIB dans la zone euro pour 2021 à 5%, contre 4,8% attendu jusqu'ici, tout en abaissant son pronostic pour 2022 à 4,3%, contre 4,5% prévu initialement. L'inflation devrait atteindre un pic cette année à 2,4% et se tasser à 2,2% l'an prochain, selon Bruxelles.

5% de croissance du PIB au sein de la zone euro en 2021, 4,3% l'année prochaine malgré la vague de contaminations, et 2,5% en 2023 : le rebond économique des19 pays partageant la monnaie unique est fort, malgré les difficultés d'approvisionnement dans certains secteurs et la hausse de l'inflation tirée par l'explosion des prix de l'énergie, qui devrait atteindre "un pic" à 2,4% cette année".

Après une chute historique de 6,6% en 2020, l'économie européenne reprend des couleurs. Elle avait retrouvé la croissance au printemps et celle-ci s'est poursuivie à un rythme soutenu durant l'été, grâce à la levée des restrictions sanitaires qui pesaient notamment sur les services liés aux loisirs (hôtellerie, restauration, voyage...).

Dans le détail, Bruxelles a légèrement augmenté sa prévision de croissance du PIB pour 2021, en passant de 4,8% à 5%, tout en abaissant son pronostic pour 2022 à 4,3%, contre 4,5% attendu jusqu'ici, en raison de la nouvelle flambée épidémique qui frappe l'Europe depuis plusieurs semaines, notamment dans les pays d'Europe centrale où la vaccination reste faible.

Le rebond est particulièrement fort en France (+6,6% de croissance du PIB en 2021, +3,8% en 2022) et en Italie (+6,2% et +4,3%), deux pays qui avaient été très touchés par la crise, tandis que le PIB de l'Allemagne, moins touchée en 2020, progressera de 2,7% cette année et 4,6% l'an prochain.

Tassement de l'inflation en 2022, à +2,2%

L'exécutif européen estime par ailleurs que le rebond de l'inflation devrait peser sur la consommation et l'investissement. Mais Bruxelles table sur un tassement de la hausse des prix en 2021 à 2,2%. Pour autant, la consommation devrait continuer à alimenter la croissance. "L'embellie du marché du travail et un recul attendu de l'épargne des ménages devraient contribuer à soutenir les dépenses des ménages", estime la Commission, qui attend également du plan de relance de l'UE soutienne l'investissement public et privé. Bruxelles estime à 215 milliards de dépenses financées par les subventions européennes entre 2020 et 2023, soit 1,5% du PIB de l'UE.

Recul du chômage

Cette croissance a des conséquences positives sur l'emploi. Environ 1,5 million d'emplois ont été créé au deuxième trimestre. Pour l'ensemble de l'UE, le taux de chômage atteignait 6,8% en août, retrouvant quasiment son niveau de fin 2019, avant la crise. Bruxelles table sur une poursuite du recul du chômage l'an prochain.

La poursuite de la croissance, accompagnée par la levée des mesures d'urgence comme le chômage partiel, va permettre de réduire les déficits publics l'an prochain à 3,9% du PIB dans la zone euro, contre 7,1% en 2021. Mais les écarts entre pays restent considérables: le ratio de déficit de la France est attendu à 5,3% en 2022 et à 5,8% en Italie -- très au-dessus du seuil de 3% fixé par les règles européennes--, contre 2,5% en Allemagne.

La dette publique devrait parallèlement se résorber légèrement à 97% du PIB l'an prochain, après avoir atteint le seuil symbolique de 100% cette année. Si l'endettement de l'Allemagne devrait se limiter à 69,2% de la richesse nationale en 2022, il atteindra 113,7% en France et 151,4% en Italie.

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COUP DE FREIN SUR LA CROISSANCE BRITANNIQUE

La croissance britannique a fortement ralenti au troisième trimestre à 1,3% à cause de pénuries de biens et travailleurs, combinées au rebond des cas de covid-19 causée par la levée de toutes les restrictions sanitaires. Le produit intérieur brut (PIB) marque ainsi un coup de frein par rapport au deuxième trimestre quand il avait rebondi de 5,5% grâce à une levée progressive à partir de mars d'un confinement de plusieurs mois. Ce PIB reste cependant 2,1% en dessous de son niveau de fin 2019, avant la pandémie, relève jeudi l'Office national des statistiques dans un communiqué.

(avec AFP)