Les Européens de plus en plus critiques face à l’UE

Par Euractiv  |   |  633  mots
La Grèce et le Royaume-Uni sont les deux pays dans lesquels les sondés se disent les plus favorables à la rétrocession aux gouvernements nationaux de certains pouvoirs actuellement exercés par l'UE. (Photo: un graffiti anti-européen dans les rues Athènes, en juin 2015)
Que les Britanniques votent pour le maintien ou non de leur pays dans l’Union européenne, les électeurs des autres pays du continent doutent de plus en plus de l’UE, selon une étude du Pew Research Center publiée mardi. Un article de notre partenaire Euractiv.

Le référendum du 23 juin au Royaume-Uni s'annonce serré: 48% des électeurs britanniques ont une opinion défavorable de l'Europe, alors que 44% y sont favorables.

Les sondages menés par l'institut américain Pew Research Center dans dix États de l'UE montrent dans le même temps que les Européens souhaitent en grande majorité voir la Grande-Bretagne rester dans le Bloc : 89% des Suédois, 75% des Hollandais et 74% des Allemands considèrent qu'un Brexit serait une mauvaise chose.

     > Lire aussi : "En cas de Brexit, la zone euro devra prendre ses responsabilités!"

En revanche, ils sont de moins en moins nombreux à avoir une vision favorable des institutions européennes. La France est le pays où l'image de l'UE s'est le plus fortement détériorée: seuls 38% des Français en ont une opinion favorable, alors qu'ils étaient encore plus de la moitié (55%) en 2014.

Net recul des opinions favorables

Les opinions favorables sont aussi en net recul en Espagne (-16%), en Allemagne, (-8%) et au Royaume-Uni (-7%, avec 44% des sondés qui disent désormais avoir une vision positive de l'UE).

     > Lire : Les citoyens européens de plus en plus opposés au Brexit

La Grèce et le Royaume-Uni sont les deux pays dans lesquels les sondés se disent les plus favorables à la rétrocession aux gouvernements nationaux de certains pouvoirs actuellement exercés par l'UE.

Si au sein des pays fondateurs les plus riches de l'UE, la bienveillance vis-à-vis de l'Union atteint tout juste 50%, l'UE est par contre encore soutenue par ses nouveaux pays membres, comme la Pologne (72%) ou la Hongrie (61%).

« Une grande partie du mécontentement à l'égard de l'UE parmi les Européens peut être attribuée à la gestion de la question des réfugiés par Bruxelles. Dans tous les pays sondés, une large majorité désapprouve la manière dont Bruxelles a géré le problème », explique le rapport.

Echec dans la gestion de la crise migratoire

Les jeunes électeurs et les militants de gauche sont en général plus favorables à l'UE que les plus âgés ou la droite populiste, mais ils expriment tous leur inquiétude sur la manière dont l'UE traite la crise des réfugiés, avec de larges majorités exprimant leur frustration.

Ainsi, en Grèce, où les migrants ont afflué depuis la Turquie par la mer Egée, 94% des interrogés pensent que la crise migratoire a été mal gérée par l'UE. Ils sont 88% en Suède, 77% en Italie et 75% en Espagne à juger de même.

L'économie est la deuxième source d'insatisfaction, notamment en Méditerranée, toujours avec la Grèce au premier rang des mécontents (92% des sondés y désapprouvent la gestion économique de l'UE), suivie par l'Italie (68%) et la France (66%).

Dans les pays du sud qui croulent sous la dette, 65% des Espagnols, 66% des Français, 68% des Italiens et 92% des Grecs désapprouvent la gestion par l'EU des questions économiques.

Sans surprise, ce sentiment général de malaise se traduit par un soutien moins important à l'objectif du Traité européen de 1957 d'une « union sans cesse plus étroite » entre États membres.

Récupérer les pouvoirs délégués à l'UE

Dans 6 des 10 pays sondés, les électeurs sont plus nombreux à vouloir que certains pouvoirs reviennent à leur pays que ceux qui soutiennent une plus grande centralisation ou le statu quo.

Les chiffres britanniques sont parlants: 65% des électeurs souhaiteraient que Londres retrouve de son influence, alors que seulement 6% voudraient transférer davantage de pouvoirs à Bruxelles, et 25% le statu quo.

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Par EurActiv France, avec agences

(Article publié le mercredi 8 juin 2016, à 9:09)

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