Les pays des Balkans prêts à fermer leurs frontières aux réfugiés

Par latribune.fr  |   |  379  mots
Réfugiés dans un train en Allemagne. Les pays des Balkans redoutent une ermeture des frontières allemandes ou autrichiennes.
Les chefs des gouvernements de Bulgarie, Roumanie et Serbie se sont retrouvés ce samedi à Sofia. Ils refusent de servir de "zones tampon" pour les pays voisins dans la gestion de la crise des réfugiés.

Bulgarie, Serbie et Roumanie refusent de devenir des « zones tampons » pour accueillir les migrants. Les chefs des gouvernements de ces trois pays se sont retrouvés samedi 24 octobre à Sofia afin de coordonner leurs actions pour faire face à la pression des réfugiés venant du Moyen-Orient via la Turquie.

Les trois pays redoutent de se retrouver pris en tenaille entre le flot des réfugiés venant de Grèce et de Turquie pour rejoindre l'Autriche et l'Allemagne et leurs voisins occidentaux qui se décideraient à fermer leurs frontières. Déjà, cette semaine, la Hongrie a fermé sa frontière avec la Croatie après avoir fermée celle avec la Serbie, contraignant les réfugiés à passer par la Slovénie pour rejoindre l'Autriche.

Refus de devenir une « zone tampon »

Les trois chefs de gouvernement ont voulu, avant le sommet extraordinaire de l'UE sur le sujet prévu demain, se montrer très ferme. « Si l'Allemagne, l'Autriche ou d'autres Etats ferment leurs frontières, nous ne permettrons pas que nos pays deviennent une zone tampon pour des millions de migrants située entre la Turquie et les nouvelles barrières qui surgiront alors », a indiqué le premier ministre bulgare Boris Borissov. Et d'ajouter : « nous nous tenons prêt à fermer nos frontières immédiatement. »

Son homologue roumain, Victor Ponta, ne dit rien d'autre : « nous devons agir ensemble et avec les autres pays de l'UE. Mais si quelqu'un élève de nouveaux obstacles derrières ces trois pays, nous aurons à revoir notre politique. »  Quant au premier ministre serbe Alexandar Vucic, il a prévenu que « si quelqu'un pense que nous sommes le lieu où il pourra y avoir deux ou trois millions de réfugiés, il se trompe et nos trois Etats se sont mis d'accord pour refuser un tel scénario. »

Mise en garde

Cette reunion de Sofia a donc pour but de metre en garde les dirigeants européens contre toute mesure unilatérale aux frontières, alors qu'en Allemagne, on évoque de plus en plus des « zones de transit » pour permettre de « réguler » l'entrée des réfugiés dans le pays et que la Hongrie laisse volontiers les pays voisins gérer un flot qu'elle refuse de voir passer par son territoire.