L'Europe doit aider Ankara "à prendre soin des réfugiés" et à mieux surveiller ses frontières, a insisté la chancelière allemande Angela Merkel, jeudi 15 octobre, martelant qu'il n'était pas acceptable que l'espace maritime entre la Turquie et la Grèce soit "aux mains des passeurs". S'exprimant lors d'un sommet de l'UE consacré notamment à la coopération avec Ankara sur cette question des réfugiés, la chancelière allemande a annoncé que Bruxelles pourrait débloquer trois milliards d'euros pour la Turquie. Une aide d'ailleurs réclamée par Ankara.
Angela Merkel a souligné que la Turquie avait déjà dépensé plus de sept milliards d'euros pour l'accueil de plus de deux millions de réfugiés syriens sur son sol et qu'elle n'avait reçu qu'un milliard d'euros d'aide extérieure. Cela ferait donc sens que l'UE fournisse une contribution équivalente dans les années à venir, a-t-elle jugé. Aucun montant n'a toutefois été arrêté et beaucoup dépendra des mesures concrètes mises en œuvre par les deux parties, a-t-elle ajouté.
Accélération de la libéralisation des visas
En outre, la chancelière allemande a ajouté que les dirigeants européens étaient convenus de relancer le processus d'adhésion de la Turquie à l'UE.
Au terme du Conseil qui s'est achevé aux premières heures du jour vendredi et a laissé des questions en suspens, il a été offert à la Turquie la perspective d'une accélération de la libéralisation de ses visas, sous réserve qu'elle respecte certains engagements.
Pour rappel, la Commission européenne a dévoilé son "plan d'action commun" avec la Turquie dont le pays joue un rôle pivot dans la crise des réfugiés le 7 octobre. L'UE se dit donc prête à faire des "concessions" à la Turquie mais en échange d'engagements sérieux de sa part pour tarir le flux de migrants vers l'Europe, ont prévenu les dirigeants européens réunis jeudi à Bruxelles.
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(Reuters)