Les défilés des opposants au projet de traité de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis (Transatlantic Trade Investment Partnership, également connu sous un autre acronyme anglais, Tafta) ont démarré samedi dans sept villes d'Allemagne, des manifestations qui selon les organisateurs devraient rassembler 250.000 personnes contre un texte controversé mais soutenu par la chancelière Angela Merkel.
A Berlin tout comme à Munich, c'est sous la pluie que les manifestants ont commencé à se rassembler à la mi-journée sous les bannières d'ONG altermondialistes, de partis politiques et de syndicats. "Les gens ne se laissent pas gâcher l'humeur" par la météo, a assuré à l'AFP un porte-parole des organisateurs, Kathrin Ottovay.
250.000 personnes attendues
Les autres villes accueillant des rassemblements contre ce projet destiné à doper les échanges commerciaux américano-européens sont Hambourg, Francfort, Cologne, Stuttgart et Leipzig. Au total 250.000 personnes sont attendues, dont 80.000 dans la capitale allemande.
Négocié depuis mi-2013 par le gouvernement américain et la Commission européenne, l'accord TTIP, vise à supprimer les barrières commerciales et réglementaires de part et d'autre de l'Atlantique.
De nombreuses craintes
Ses détracteurs craignent, outre un nivellement vers le bas des normes sociales, sanitaires et environnementales européennes (des craintes d'importation de "boeuf aux hormones" ou de "poulet chloré"), la création d'un mécanisme d'arbitrage parallèle pour les investisseurs étrangers qui viendrait affaiblir le pouvoir des autorités publiques face aux grandes entreprises.
Par ailleurs, les manifestants entendent également exprimer leur opposition au Ceta, le traité de libre-échange avec le Canada dont la signature finale est attendue à la fin du mois prochain.
"Ceta et TTIP menacent pour des millions de gens en Europe et aux Etats-Unis la protection de l'environnement et des consommateurs", a dénoncé Jennifer Morgan de Greenpeace International.
Berlin et Washington veulent signer vite
Bien que soutenues par Angela Merkel, les négociations TTIP divisent son gouvernement, le vice-chancelier social-démocrate Sigmar Gabriel ayant vertement critiqué le traité. D'autres pays européens, comme l'Autriche mais surtout la France, y sont aussi opposés. Washington, tout comme Mme Merkel, veulent achever les négociations avant la fin de l'année, tant que Barack Obama se trouve à la Maison-Blanche. Le prochain round de pourparlers est prévu début octobre.
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(AFP)