Matteo Renzi promet une baisse d'impôts de 45 milliards d'euros

Par Nabil Bourassi  |   |  326  mots
Matteo Renzi veut lancer une révolution copernicienne de la fiscalité italienne.
Le chef du gouvernement italien veut baisser la pression fiscale sur son pays. Il compte sur ses réformes structurelles pour stimuler la croissance qui justifiera cette baisse massive des revenus de l'Etat.

Renzi relance l'interminable débat sur l'IMU, l'impôt municipal unifié. Cette taxe assise sur la résidence principale est honnie des Italiens qui sont très majoritairement propriétaires de leur logement (80%). Elle est tellement détestée qu'elle est régulièrement au centre des débats électoraux : la droite promettant tantôt de la supprimer, tandis que la gauche s'inflige la besogne de rétablir cette taxe impopulaire une fois revenue au pouvoir. Cela fait quinze ans que cela dure.

Révolution copernicienne

Le président du conseil italien, Matteo Renzi, veut relancer son mandat et a annoncé samedi 18 juillet un ambitieux paquet fiscal. Il a évoqué une "révolution fiscale" de 45 milliards d'euros étalés sur cinq ans, dont la suppression de ce fameux IMU.

Matteo Renzi estime bénéficier d'une marge de manœuvre financière grâce à un déficit public inférieur aux critères de Maastricht. Il est vrai que celui-ci s'élève à 2,7% du PIB et devrait approcher les 1,8% en 2018. Il n'empêche que les comptes publics restent déficitaires et le déficit continue de creuser la dette colossale du pays qui a dépassé les 130% du PIB.

Pour financer cette "révolution copernicienne", Matteo Renzi escompte sur un redémarrage de l'activité consécutif à ses réformes structurelles dont le "job act", sa réforme du marché du travail. Mais il devra surtout convaincre Bruxelles qui s'interroge déjà sur les conséquences que ce paquet fiscal pourrait avoir sur la trajectoire financière du pays.

"Le parti des impôts"

Matteo Renzi tente également de jouer un coup politique en prenant les devants face à une droite très mobilisée contre les impôts. Le taux de prélèvement obligatoire rapporté au PIB doit passer de 43,5% à 44,5% entre 2015 et 2016 d'après les prévisions du gouvernement.

Matteo Renzi a jusqu'en 2018 pour faire mentir le sobriquet donné à son parti de "parti des impôts".