Migrants : comment l'Europe veut renforcer la surveillance et les sauvetages

Par latribune.fr  |   |  522  mots
Le plan propose que les services des différents États de l'Union européenne prendront les empreintes digitales de tous les migrants.
L'Union européenne planche sur dix actions "immédiates" pour faire face à la "crise" migratoire en Méditerranée après une série noire de naufrages meurtriers, dont celui dans la nuit entre samedi et dimanche qui a fait 800 morts. Elle prévoit entre autres un renforcement des opérations de patrouilles maritimes et d'accélérer la destruction des navires utilisés par les passeurs.

"Nous devons prendre des mesures directes, pratiques et substantielles. Si nous n'agissons pas maintenant, la crise va prendre des proportions dangereuses dans les mois qui viennent."

Par ces quelques mots, Dimitris Avramopoulos, le commissaire européen en charge de l'immigration a présenté son plan d'action, lundi 20 avril. Un plan "pleinement soutenu" par les ministres des Affaires étrangères et de l'Intérieur de l'UE réunis en urgence à Luxembourg, a assuré ce dernier au côté de la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini. Revue de détail.

Renforcement de la surveillance, capture des navires

  • Le plan prévoit que l'Union européenne renforce ses opérations de patrouilles maritimes en Méditerranée, appelées Triton et Poséidon, en débloquant davantage de fonds et de matériel. L'UE va également étendre le champ des patrouilles à une zone maritime plus vaste.
  • Il est prévu que l'UE engage des efforts systématiques pour capturer et détruire les navires utilisés par les trafiquants d'êtres humains, sur le modèle de la mission anti-piraterie Atalante menée par l'Europe au large de la Somalie. Il s'agira d'une mission à la fois civile et militaire, ont déclaré des responsables de l'UE sans donner de plus amples précisions.
  • Les services européens des douanes, de la justice et traitant les demandes d'asile se réuniront régulièrement et coopéreront pour déterminer le mode opératoire des trafiquants, afin de comprendre comment ils se financent et d'enquêter sur eux.
  • Les services d'assistance aux demandeurs d'asile de l'UE vont envoyer des équipes en Italie et en Grèce, afin de traiter les demandes d'asile.
  • Le plan propose que les services des différents États de l'UE prendront les empreintes digitales de tous les migrants.
  • L'Union européenne va examiner des options pour un mécanisme de relocalisation d'urgence des migrants.
  • L'UE veut aussi mettre en place un projet pilote pour répartir entre les 28 pays membres, sur une base volontaire, au moins 5.000 demandeurs d'asile.
  • Les Vingt-Huit vont mettre en place un nouveau programme visant au retour rapide des migrants "irréguliers", qui sera coordonné par l'agence européenne de surveillance des frontières Frontex, à partir des pays méditerranéens de l'UE.
  • Il est proposé que les les Vingt-Huit déploient des officiers de liaison à l'étranger chargés de recueillir des renseignements sur les flux migratoires et va renforcer le rôle des délégations européennes.
  • L'Union devrait par ailleurs renforcer ses actions dans des pays limitrophes de la Libye, via un effort conjoint entre la Commission européenne et les services diplomatiques de l'UE.

Ce plan doit être soumis jeudi 23 avril aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE lors d'un sommet extraordinaire convoqué après le nouveau naufrage dimanche au large des côtes libyennes. Ce drame a fait 800 morts, ont annoncé tôt mardi à Catane, en Sicile, des représentants du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) et de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM) après avoir parlé aux survivants.

(Avec AFP et Reuters)