Migrants : les premières décisions de l'UE déçoivent

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Jean-Claude Juncker a indiqué que les dirigeants européens avaient annoncé une hausse de leurs contributions, avec plus de navires qui vont patrouiller en Méditerranée, mais aussi des avions, des hélicoptères et du personnel.
L'Union européenne a décidé de tripler le budget de l'opération de sauvetage et de surveillance Triton, doté de 2,9 millions d'euros par mois actuellement. Le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, l'ONU et Amnesty International jugent insuffisante la réponse à la crise des migrants.

| Article publié à 7h40, mis à jour à 9h57.

Première décision concrète de l'UE après le naufrage d'un chalutier qui a fait plus de 700 morts en Méditerranée dimanche. L'Union européenne a décidé jeudi 23 avril de tripler le budget de son opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton, actuellement de 2,9 d'euros par mois, pour prévenir de nouveaux drames de l'immigration en Méditerranée.

Plus de patrouilles en mer Méditerranée

Jean-Claude Juncker a indiqué que les dirigeants européens avaient annoncé une hausse de leurs contributions, avec plus de navires qui vont patrouiller en Méditerranée, mais aussi des avions, des hélicoptères  et du personnel.

L'Allemagne est prête à mettre à disposition deux navires, tout comme la France, et la Belgique propose d'en ajouter un. Actuellement, Triton dispose de sept bâtiments opérationnels

Sur le mandat de Triton, "nous n'avons pas élargi aujourd'hui le champ opérationnel" permettant de sortir des eaux territoriales et d'aller plus près de la Libye. "Mais nous avons sans doute besoin de discuter cela de nouveau", a toutefois reconnu Angela Merkel.

D'autres mesures à l'étude

En ce qui concerne l'accueil de candidats à l'asile, Angela Merkel a affirmé que les 28 n'avaient "fixé aucun chiffre parce que nous pensons que 5.000 n'est pas suffisant".

Les pays se sont également entendus pour "soutenir la proposition de la Commission pour tester une répartition des migrants en cas de besoin", a-t-elle ajouté.

Par ailleurs, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a déclaré que les Vingt-Huit allaient étudier les moyens de saisir et de détruire les bateaux utilisés par les passeurs, d'intensifier les efforts visant à empêcher les candidats à l'immigration de gagner la Libye, de simplifier les procédures d'examen des demandes d'asile et de reconduire dans leur pays d'origine les candidats à l'asile dont la demande est rejetée.

Paris et Londres veulent saisir l'ONU

Le président français a ajouté que Paris et Londres allaient saisir le Conseil de sécurité des Nations unies afin que l'ONU autorise une intervention sur le territoire libyen pour détruire les moyens des passeurs.

"Il ne peut y avoir une intervention européenne que dans le cadre d'une résolution du conseil de sécurité de l'ONU", a souligné François Hollande

"Il a fallu attendre des drames, et ils se sont multipliés depuis quelques semaines, pour qu'on revienne au dispositif mis en place par l'Italie, à l'échelle de l'Europe. C'est déjà un retour à un peu plus d'engagement de l'Europe mais on est loin du compte par rapport aux enjeux", a déclaré quant à lui le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll sur France Info vendredi 24 avril.

Les ONG très insatisfaites

"La réponse de l'Union européenne doit aller au-delà de l'approche minimaliste actuelle (...) qui consiste avant tout à endiguer l'afflux de migrants et de réfugiés", ont estimé l'ONU et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué commun avant la fin du conseil extraordinaire.

Amnesty International a de son côté fustigé "une réponse terriblement insuffisante et honteuse à la crise des migrants", estimant que les propositions du sommet de Bruxelles "ne permettront pas de mettre un terme à l'hécatombe en Méditerranée".

(Avec AFP et Reuters)