Moscovici "approuve" le programme européen de Macron

Par latribune.fr  |   |  508  mots
Le commissaire européen Pierre Moscovici a affirmé vendredi "approuver" et "partager" l'orientation européenne avancée par Emmanuel Macron dans son programme et marqué ses différences avec le candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.

"Oui, il (Macron) partage une option européenne que j'approuve", a affirmé M. Moscovici, ancien ministre socialiste, lors d'une conférence de presse à Paris, au lendemain de la présentation du programme du leader du mouvement En Marche!.

"Ce que dit Emmanuel Macron sur l'Europe rejoint largement des propositions que j'ai faites depuis un certain temps, sur un budget de la zone euro, un Trésor européen, un ministre de Finances de la zone euro ou encore sur le sérieux budgétaire et le lien particulier avec l'Allemagne", a-t-il souligné.

"Sur le plan européen, l'orientation qu'il prend, est une orientation, c'est vrai, que nous partageons", a reconnu le commissaire européen, qui s'est toutefois montré "prudent" sur le programme de M. Macron, en attendant ses propositions pour réduire le déficit budgétaire.

La barre des 3% comme point non négociable

"Dire que l'on respecte les 3% (de déficit public par rapport au PIB) est une chose. Il faudra discuter de manière précise sur le comment on le fait", a ajouté M. Moscovici, qui a saisi l'occasion pour adresser un message aux autres candidats à la présidentielle, notamment à Benoît Hamon, socialiste comme lui, qui a qualifié lundi la barre des 3% de "non-sens".

"Je dois avouer que je suis un peu inquiet quand je vois certains candidats, beaucoup de candidats, dire qu'ils ne respecteront pas les 3%", a affirmé M. Moscovici sans citer de nom.

Pour le commissaire européen, cette attitude "n'est pas sérieuse".

"Elle aurait des conséquences sur l'image de la France, sur le crédit de la France et, in fine, sur les taux d'intérêt, l'inflation et le pouvoir d'achat des Français", a-t-il prévenu.

M. Moscovici s'est d'ailleurs déclaré prêt à en parler avec les candidats, à l'exception de Marine Le Pen, dont il juge le programme européen "suicidaire pour la France".

Les accords de libre-échange, la discorde avec Hamon

Autre pomme de discorde entre le commissaire européen et M. Hamon : l'accord de libre-échange entre l'UE et le Canada (CETA). Dans une tribune publiée sur le site de l'hebdomadaire Le Point, M. Moscovici a appellé à "sauver" ce traité, sans citer le nom du candidat socialiste à la présidentielle, qui s'oppose à ce traité commercial.

"Face au protectionnisme (du président américain) Donald Trump, le Ceta signé avec nos amis canadiens m'apparaît comme une nécessité", a-t-il écrit, soulignant "l'urgence" pour l'Europe "à trouver des alliés et à défendre son modèle".

"Si nous échouons, c'est le modèle européen qui se trouvera tout à coup privé d'un des deux piliers de son modèle, les économies ouvertes, sans lequel son autre fondement - les sociétés ouvertes - ne tient plus", a-t-il prévenu.

En visite au Salon de l'agriculture jeudi, M. Hamon avait critiqué le soutien de M. Macron au CETA :

"On ne peut pas être pour l'augmentation du libre-échange et en même temps pour la COP 21. C'est totalement contradictoire", a-t-il affirmé.

(Avec agences)