Pour Lagarde, un allègement de la dette est indispensable

Par latribune.fr  |   |  515  mots
Christine Lagarde, la patronne du FMI, conditionne la participation du FMI au troisième plan d'aide à la Grèce à un allègement de sa dette.
Alors que les députés du Bundestag débattent ce vendredi du nouveau plan européen d'aide à la Grèce, la directrice du FMI Christine Lagarde appelle à alléger le fardeau de la dette grecque. Une option à laquelle Berlin se refuse.

L'Allemagne va t-elle céder face à la pression du FMI pour alléger la dette grecque ? A la question d'un nouveau plan d'aide à la Grèce sans allègement de sa dette, Christine Lagarde, directrice du FMI affiche une position claire :

"La réponse est assez catégorique: "non", a-t-elle assuré au micro d'Europe 1 ce vendredi matin.

Et précise que "c'est la raison pour laquelle les partenaires européens ont admis l'allègement de la dette" dans l'accord intervenu lundi. Elle a toutefois souligné que si ce "principe est acquis", le montant et les modalités n'ont pas encore été définis.

Cette déclaration intervient quelques jours après la publication d'un rapport. Dans une note du 14 juillet, le Fonds monétaire international estime que la zone euro doit aller "beaucoup plus loin" que prévu pour alléger la dette de la Grèce, et pourrait même être contrainte d'en effacer une partie. Mercredi matin, le ministre des finances Michel Sapin, a assuré que la France soutenait, elle aussi, l'idée d'un allègement de la dette.

Dans cette note, l'institution financière de Washington considère que la dette en l'Etat n'est pas viable, ce qui suppose que les créanciers européens d'Athènes lui accordent un délai de grâce de 30 ans.

Le FMI pose ses conditions à sa participation au plan d'aide

Si ce rapport ressemble sérieusement à un ultimatum, la patronne de l'institution financière de Washington a de nouveau rappelé que la participation du FMI à l'éventuel troisième plan d'aide actuellement à l'étude est conditionnée à un allègement de la dette. "Pour qu'on participe il faut qu'il y ait un programme complet" , cela signifie que la Grèce doit se réformer se discipliner, mais que les créanciers doivent restructurer la dette "pour en alléger le fardeau", a-t-elle précisé sur Europe 1.

Il faut dire que la dette grecque frôle actuellement les 320 milliards d'euros, soit 177% du PIB. Et les prévisions du FMI ne sont guère optimistes puisque l'institution estime que l'endettement de la Grèce devrait atteindre 200% du PIB en 2017.

Vers un allongement des échéances ?

Sur les modalités de cet éventuel allègement, excluant des transferts budgétaires et des réductions de dette, Christine Lagarde a privilégié "l'autre procédé" qui "consiste à allonger considérablement les échéances, allonger également la période de grâce --période durant laquelle aucun remboursement n'est effectué- et réduire les intérêts au maximum" pour "rendre la dette soutenable".

Pour rappel, le Parlement grec, la Vouli, a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi une série de réformes demandées par les créanciers de la Grèce en préalable à un nouveau plan d'aide. Ce vote était une condition sine qua non posée lundi par la zone euro à la Grèce à la poursuite d'un processus qui pourrait aboutir à la signature, dans quatre semaines environ, d'un nouveau plan d'aide financière à Athènes, évalué entre 82 et 86 milliards d'euros sur trois ans.