Présidence du Parlement européen : Verhofstadt dit "nee" au profit du berlusconiste Tajani

Par latribune.fr  |   |  417  mots
Désormais, les 68 eurodéputés libéraux devraient soutenir le candidat du PPE et venir ajouter leurs voix à celle des 217 députés de centre-droit.
Un accord a été trouvé mardi matin entre les groupes de Guy Verhofstadt (ALDE) et Antonio Tajani (PPE), en vue de l'élection du nouveau président du Parlement européen. Le Belge justifie sa décision de se désister par le désir de "construire une coalition pro-européenne".

L'élection du successeur de Martin Schulz au Parlement européen s'annonçait indécise. Elle est l'est nettement moins depuis ce matin. Leader du groupe des libéraux (ALDE), Guy Verhofstadt s'est retiré de la course après un accord avec le Parti populaire (PPE), laissant la voie libre à son candidat Antonio Tajani. "C'est un premier pas important dans la construction d'une coalition pro-européenne pour réformer et renforcer notre Union européenne", a justifié le Belge sur son compte Twitter.

Jusqu'à présent, et pour la première fois en 33 ans, aucun accord n'avait été trouvé entre deux groupes politiques. Aucune formation ne disposant de la majorité absolue de 376 voix, les principaux groupes à Strasbourg, le plus souvent le Parti populaire européen (centre-droit) et le groupe socialiste, convenaient jusqu'à présent, en début de législature, de se relayer au perchoir à mi-mandat. La pratique, qui répondait également à la nécessité de trouver ensuite des majorités de coalition pour faire passer nombre de textes législatifs, durait depuis la seconde élection du Parlement européen au suffrage universel, en 1984.

Des positions conservatrices et un rôle trouble dans le dieselgate

C'est cette pratique que le groupe socialiste a fait voler en éclats en refusant de s'effacer devant le PPE, auquel le poste était promis, et en présentant son président, l'Italien Gianni Pitella, pour succéder à Martin Schulz, social-démocrate allemand qui détient le record de longévité après cinq ans passés à la tête de l'institution.

Désormais, les 68 eurodéputés libéraux devraient soutenir le candidat du PPE et venir ajouter leurs voix à celle des 217 députés de centre-droit. Antonio Tajani, berlusconiste et ancien commissaire européen, dispose donc d'un avantage certain en vue du scrutin. Ses positions conservatrices sur certains sujets de société pourraient cependant l'empêcher d'élargir son électorat pour obtenir une majorité absolue. Son rôle dans le scandale du dieselgate est également scruté avec attention. En juillet 2012, alors commissaire à l'industrie, Tajani aurait été informé par un cadre d'une fournisseur de pièces automobile de la pratique de manipulation des tests et la présence sur les véhicules de dispositifs d'invalidation. Trois ans avant la révélation de l'affaire, il n'avait pas donné suite.