Renzi promet 500 euros à 4 millions de retraités italiens

Par latribune.fr  |   |  377  mots
Le Premier ministre a en effet néanmoins décidé d'exclure de ce remboursement les retraités recevant plus de 3.000 euros par mois. (Crédits : reuters.com)
Le chef du gouvernement italien a révélé dimanche comment il compte répondre à une décision de la Cour constitutionnelle italienne, qui a déclaré inconstitutionnelle une ancienne réforme des retraites, obligeant l'Etat à rembourser les retraités lésés.

Les spéculations couvraient depuis des semaines les colonnes des journaux italiens: comment l'État ferait-il face à la décision de la Cour constitutionnelle italienne qui, le 30 avril, en jugeant contraire à la Constitution une réforme des retraites datant de 2011, avait jeté les comptes publics dans le chaos ? Comment trouver notamment de quoi rembourser les quelque six millions de retraités lésés par ce texte désormais illicite, à savoir une somme d'au moins 5 milliards d'euros?

Le chef du gouvernement, Matteo Renzi, a finalement répondu dimanche 17 mai lors d'une émission sur la chaîne de télévision Rai Uno:

"Aucun retraité ne perdra un centime", a-t-il assuré: "Nous écrirons une nouvelle disposition (...) qui restituera à 4 millions d'Italiens dès le 1er août 500 euros chacun".

La disposition de la réforme des retraites jugée inconstitutionnelle avait notamment désindexé de l'inflation les pensions supérieures à 1.400 euros par mois.

Les retraités les plus riches exclus

Matteo Renzi a toutefois précisé:

 "Il ne s'agira pas d'un remboursement total, qui serait de 18 milliards. Cela impliquerait de couper les budgets de l'école, du social, des routes. Ce serait hallucinant."

Le Premier ministre a en effet décidé d'exclure de ce remboursement les retraités recevant plus de 3.000 euros par mois.

La lutte contre la pauvreté sacrifiée

Quant aux moyens utilisés pour financer le remboursement consenti, Matteo Renzi a expliqué, en confirmant des craintes déjà exprimées avant sa décision: "Nous disposons de deux milliards que j'avais gardés pour la lutte contre la pauvreté". Il s'agit notamment du "petit trésor" de 1,6 milliard d'euros dégagés en avril en maintenant le déficit public de l'Italie à 2,6% du Produit intérieur brut (PIB) cette année, alors que l'évolution de la conjoncture pouvait le ramener à 2,5%.

Tout en regrettant de devoir utiliser ces sommes pour des fins différentes de celles imaginées, il a admis: "Nous devons respecter la décision. (...)". "Je ne suis pas content mais nous devons défendre les institutions en les respectant", a-t-il ajouté.

Le choix du gouvernement devrait être ratifiée par un décret du Conseil des ministres lundi, qui permettra aussi des préciser quelques détails concernant la méthode de remboursement.