Royaume-Uni : l'inflation atteint 3% pour la première fois en 5 ans

Par latribune.fr  |   |  497  mots
Des Britanniques font leur course dans un supermarché Waitrose, à Londres.
La hausse des produits alimentaires a particulièrement contribué à tirer les prix, avec une augmentation passée de 2,3% en août à 3,4% en septembre sur un an. Face à cette situation, la Banque d'Angleterre se retrouve dos au mur.

L'inflation au Royaume-Uni a atteint la barre des 3% sur un an en septembre, une première depuis avril 2012. En août, la barre symbolique avait quasiment été dépassée, les prix à la consommation ayant augmenté de 2,9% sur un an.

L'Office des statistiques nationales (ONS) a cité comme raison importante "la dépréciation de la livre constatée en 2016, particulièrement après le référendum sur l'UE", qui renchérit les produits importés au Royaume-Uni. La hausse des produits alimentaires a particulièrement contribué à tirer les prix, avec une augmentation passée de 2,3% en août à 3,4% en septembre sur un an. Les biens culturels et de loisirs, comme les livres (+13,7%) et les jeux (+0,5%) coûtent aussi plus chers,  alors qu'ils avaient nettement baissé le mois précédent. L'ONS a aussi mis en avant la hausse des prix des transports (+4,9%).

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Hausse des prix des matières premières

"L'inflation s'est accélérée depuis le début de l'année pour une gamme de produits, et le taux d'inflation du Royaume-Uni est plus élevé que pour les autres pays européens, y compris les grandes économies d'Europe de l'Ouest", a détaillé l'institut de statistiques. Hormis la dépréciation de la livre, il a expliqué ce phénomène par "la hausse des prix des matières premières dans le monde".

La livre a dégringolé de 14% face à l'euro et de 11% face au dollar depuis la décision des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin 2016, les cambistes tablant sur de moins bonnes perspectives économiques pour le Royaume-Uni à cause du Brexit.

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Que va faire la Banque d'Angleterre ?

"Nous comprenons que les familles ressentent les effets de l'inflation et nous les aidons pour leurs dépenses courantes", a expliqué un porte-parole du Trésor britannique. Le gouvernement a rappelé avoir gelé les taxes sur l'essence, augmenté les aides à la prise en charge de la petite enfance, réduit l'impôt sur le revenu et augmenté le salaire minimum.

Reste que cette vigueur des prix met sous pression non seulement le gouvernement, déjà embourbé dans de difficiles négociations sur le Brexit avec Bruxelles, mais aussi la Banque d'Angleterre qui est chargée de veiller à ce que les prix augmentent à un rythme modéré proche de 2%.

Plusieurs membres du comité de politique monétaire (CPM) de la Banque d'Angleterre (BoE) ont envoyé des signaux laissant penser que l'institut pourrait augmenter son taux directeur à l'issue de la prochaine réunion du CPM le 2 novembre.

La BoE avait abaissé ce taux au niveau historiquement bas de 0,25% dans les semaines qui avaient suivi le vote pour le Brexit, afin de soutenir l'économie britannique face aux turbulences attendues de cette aventure inédite.

(Avec AFP)