Taux : la BCE ira « aussi loin que nécessaire » pour faire baisser l'inflation, prévient Christine Lagarde

Par latribune.fr  |   |  418  mots
Face à l'inflation, la présidente de la BCE, Christine Lagarde prévient : «Nous devons agir de manière déterminée et soutenue». (Crédits : POOL)
La Banque centrale européenne a annoncé le 9 juin son intention de relever les taux directeur de 25 points de base en juillet puis en septembre. Ce resserrement est la conséquence d'une inflation qui n'a de cesse de grimper depuis plusieurs mois.

Pour lutter contre l'inflation, le ton est résolument offensif. Alors que la Banque centrale européenne s'apprête à relever ses taux d'intérêts, la présidente de l'institution, Christine Lagarde a assuré que la BCE ira « aussi loin que nécessaire » pour lutter contre l'inflation « excessivement élevée » et qui devrait le rester « pendant un certain temps encore » en zone euro. Elle s'exprimait mardi en ouverture du forum annuel des banques centrales organisé par la BCE à Sintra, au Portugal.

La Banque centrale européenne a annoncé le 9 juin son intention de relever les taux directeurs de 25 points de base en juillet puis en septembre. Ce resserrement est la conséquence d'une inflation qui n'a de cesse de grimper depuis plusieurs mois et qui devrait atteindre 6,8% en 2022 selon les nouvelles prévisions de la BCE.

 « Nous devons agir de manière déterminée et soutenue», a martelé Christine Lagarde.

«Les tensions inflationnistes s'intensifient et se généralisent dans l'économie. Cela implique une évolution progressive en cas d'incertitude sur les perspectives, mais avec la possibilité d'agir de manière décisive», a encore déclaré la patronne de la BCE. Et de prévenir : «Les chocs d'offre qui affectent l'économie pourraient perdurer plus longtemps ». Néanmoins, les taux de croissances anticipés continuent d'être «positifs», a-t-elle ajouté.

Niveau proche de 2%

L'objectif ultime de la BCE est de ramener l'inflation à un niveau proche de 2%, alors que l'agrégat a culminé à plus de 8% en mai en zone euro et pourrait encore monter en juin, selon des chiffres attendus vendredi. L'institut se prépare en juillet, face à l'inflation galopante, à remonter ses taux d'intérêt pour la première fois depuis onze ans, une fois qu'elle aura mis fin à ses rachats de dette sur le marché.

Cette perspective a fait resurgir le risque d'une crise de la dette en zone euro, avec des écarts croissants de taux d'intérêts demandés aux États du Nord et du Sud de l'Europe pour emprunter et financer leurs déficits. La BCE a dû dernièrement s'employer à rassurer les investisseurs en annonçant les préparatifs en vue d'un nouvel «instrument anti-fragmentation» pour aplanir les fameux spreads, les écarts de taux entre pays bénéficiant de bonnes conditions d'emprunt et les autres.

(Avec AFP et Reuters)