Tensions entre la Grèce et ses créanciers

Par latribune.fr  |   |  529  mots
La Grèce semble exiger un engagement de ses créanciers sur un allègement de sa dette avant de signer le moindre accord sur des réformes, tandis que les créanciers adoptent l'approche inverse en réclamant un programme de réformes avant d'envisager des discussions sur la dette.
Les dernières propositions de réformes de la Grèce pour obtenir une nouvelle aide financière ne correspondent pas à ce qui a été convenu il y a une semaine et la balle est clairement dans le camp du gouvernement d'Alexis Tsipras, a déclaré mercredi la Commission européenne.

La Grèce, dont la situation financière continue de s'aggraver, cherche à conclure un accord avec ses créanciers sur un ensemble de réformes économiques en échange d'une aide pour ne pas faire défaut sur sa dette à la fin du mois, quand elle pourrait devoir rembourser 1,6 milliard d'euros au fonds monétaire international (FMI).

Signe de la difficulté de ces négociations, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français François Hollande n'ont pas prévu pour l'instant de réunion tripartite avec Alexis Tsipras ce mercredi à Bruxelles en marge du sommet UE-Celac (Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes), contrairement à ce qui était attendu.

Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, n'a pas non plus prévu de rencontre avec le chef du gouvernement grec à son agenda, a dit un porte-parole de l'exécutif européen.

Perçu pendant plusieurs semaines comme un intermédiaire privilégié entre la Grèce et ses créanciers européens, Jean-Claude Juncker a accusé dimanche Alexis Tsipras de déformer les propositions de ces derniers et de tromper les parlementaires grecs.

"Le travail se poursuit au niveau technique pour tenter de surmonter les divergences entre les différentes positions et créer les conditions d'un accord unanime entre les 19 membres de la zone euro", a dit mercredi un porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas.

 Rencontre entre Tsipras et Tusk

"Dans cette dernière ligne droite, la Commission est de l'avis que la balle est maintenant clairement dans le camp du gouvernement grec, qui doit donner suite à l'accord conclu lors de la réunion avec le président (Jean-Claude) Juncker mercredi soir dernier", a-t-il poursuivi.

Ce porte-parole a précisé que le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Pierre Moscovici, avait annoncé dès mardi après-midi aux négociateurs grecs que les nouvelles propositions d'Athènes ne reflétaient pas le contenu des dernières discussions avec l'exécutif européen.

Un responsable grec a pour sa part assuré que la représentation grecque à Bruxelles n'avait reçu aucune réaction aux propositions de réformes soumises lundi, accompagnées de "deux documents supplémentaires relatifs à des options alternatives précises en matière de déficit budgétaire et de viabilité de la dette grecque".

Selon ses services, Alexis Tsipras rencontrera en début d'après-midi le président du Conseil européen, Donald Tusk.

Une porte-parole du gouvernement allemand a dit qu'Alexis Tsipras aurait l'occasion de discuter avec Angela Merkel s'il le souhaitait, sans condition préalable.

D'après un responsable européen, la proposition de trois pages soumise lundi par Athènes a été jugée insuffisante car elle n'aborde pas la question des retraites et celle du marché du travail, deux points jugés cruciaux par les créanciers.

La Grèce semble exiger un engagement de ses créanciers sur un allègement de sa dette avant de signer le moindre accord sur des réformes, tandis que les créanciers adoptent l'approche inverse en réclamant un programme de réformes avant d'envisager des discussions sur la dette.