Theresa May annonce un plan de relance industrielle, du jamais-vu depuis trente ans

Par latribune.fr  |   |  549  mots
Theresa May, hier 2 août, tenant conférence à la presse devant le 10 Downing street.
Elle avait promis de venir en aide aux "gens qui travaillent dur", en prenant ses nouvelles fonctions à la suite du référendum du 23 juin. Hier, elle a annoncé ce que sera sa politique industrielle, ce qu'elle fera pour soutenir l'activité dans les régions qui souffrent comme dans celles qui profitent de la mondialisation.

A l'issue du référendum britannique du 23 juin, qui a révélé les frustrations de nombre de régions frappées de plein fouet par la désindustrialisation, Theresa May, prenant la relève de David Cameron, avait promis de venir en aide aux "gens qui travaillent dur".

"Il nous faut une véritable stratégie industrielle qui se concentre sur une amélioration de la productivité, qui récompense ceux qui travaillent dur par de plus hauts salaires, et crée plus d'opportunités pour que les jeunes gens, quel que soit le milieu dont ils sont issus, aillent aussi loin que là où leur talent les porte", avait-elle notamment déclaré.

Et hier, 2 août, à Londres, à l'issue d'une réunion avec onze de ses ministres, la nouvelle Première ministre persévérait dans cette voie en traçant les grandes lignes de son plan destiné à adapter l'économie du pays à l'environnement post-Brexit et à relancer une politique industrielle enterrée il y a trente ans par Margaret Thatcher.

Mais ce coup de théâtre serait presque une demi-surprise au regard de cet été 2016 qui voit plusieurs autres pays s'engager dans une politique de relance.

Ne laisser personne au bord de la route

A l'issue de cette première séance de travail de la commission interministérielle sur "la stratégie économique et industrielle", un porte-parole a déclaré dans un communiqué:

"La Première ministre a souligné que l'objectif de la nouvelle stratégie industrielle devait être de mettre sur pied une économie qui fonctionne pour tout le monde."

Enrayer le déclin industriel, sans menacer la compétitivité

Les ministres réunis ont évoqué les moyens de soutenir l'activité dans tout le pays, dans les régions qui souffrent comme dans celles qui profitent de la mondialisation. Mais, de fait, le défi consiste à enrayer le long déclin du secteur industriel en portant secours aux entreprises mises à mal par la mondialisation, sans pour autant menacer la compétitivité britannique.

De son côté, le ministre des Finances, Philip Hammond, a déclaré qu'une réduction de l'écart de compétitivité entre Londres et le sud-est de l'Angleterre, d'une part, et le reste du pays, d'autre part, pourrait entraîner une hausse de 9% de la production.

Soutien aussi aux nouvelles technologies

Les ministres se sont mis d'accord sur le fait qu'il faudrait également "créer une économie ouverte aux nouvelles industries, en particulier celles qui vont avoir une influence sur nos vies à l'avenir".

Le volontarisme affiché pourrait donc être destiné à des fleurons historiques de l'industrie britannique, comme le constructeur automobile Jaguar Land Rover ou le groupe aéronautique BAE Systems, mais aussi à des entreprises de nouvelles technologies.

Approbation des patrons de l'industrie britannique

L'Association britannique des fabricants (EEF), la principale fédération patronale de l'industrie britannique, a salué l'initiative, administrant au passage un sérieux tacle à David Cameron (qui a dirigé les deux gouvernements précédant celui de Theresa May):

"Le simple fait que la nouvelle Première ministre préside ce comité, je crois, est un début de réponse à la faiblesse des deux précédents gouvernements, à savoir le manque de concertation et d'approche trans-ministérielle", a réagi le dirigeant de l'EEF, Terry Scuoler.

(Avec Reuters)