TTIP : "On s'éloigne des chances de conclusion d'un accord", selon la France

Par latribune.fr  |   |  439  mots
"Il n'y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel continent, ou tel ou tel pays, fut-il un partenaire et un allié", explique Matthias Fekl.
Alors qu'un nouveau cycle de négociations pour le traité de libre-échange transatlantique se tient cette semaine, le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl estime qu'il n'y aura pas d'accord avant la fin de l'année. Il estime qu'on s'éloigne des "chances de conclusion tout court".

La possibilité de conclure un accord sur un traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP) "s'éloigne", selon le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, qui suit les négociations pour la France.

Interrogé sur la radio RTL, mardi 26 avril, sur l'éventualité de la signature d'un accord avant la fin de l'année, M. Fekl a répondu: "Non, je ne pense pas".

"On s'éloigne d'ailleurs des chances, ou des risques, chacun jugera, de conclusion tout court", a-t-il ajouté alors qu'un nouveau cycle de négociations se tient cette semaine à New York.

"Pas de frénésie française"

Énumérant les sujets sur lesquels la France attend des avancées, comme l'environnement, la transparence des discussions, ou les procédures d'arbitrage, il a affirmé souhaiter "un bon accord".

Mais "il n'y a pas de frénésie ni française ni européenne à signer à n'importe quel prix, n'importe quoi", a-t-il assuré.

Ce vaste accord commercial, en négociation depuis 2013, vise à supprimer les barrières douanières et règlementaires entre les Etats-Unis et l'UE mais il rencontre une forte résistance dans la société civile qui critique notamment son opacité, mais aussi l'impact qu'il pourrait avoir sur l'agriculture ou l'environnement.

"Il n'y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel pays"

"Je ne vois pas l'Europe comme devant suivre les Etats-Unis", a-t-il justifié. "Le premier ensemble économique au monde, c'est l'Europe, le premier ensemble qui pèse dans le commerce international par sa valeur, par son poids, c'est l'Europe. L'Europe doit se faire entendre en tant que telle", a-t-il répété.

"Il n'y a aucune raison de se mettre à la remorque de tel ou tel continent, ou tel ou tel pays, fut-il un partenaire et un allié", a-t-il insisté alors que le président américain Barack Obama vient d'effectuer une tournée européenne entre autres pour pousser les négociations entre l'UE et les USA sur cet accord de libre échange.

Le président français François Hollande avait affirmé mi-avril que la France pouvait "toujours dire non" si les conditions qu'elle a posées, concernant la transparence ou encore l'accès aux marchés publics, n'étaient pas respectées.

"Il faut qu'il y ait un vrai débat dans la société sur ce traité", avait également seriné Manuel Valls, en novembre. Le chef du gouvernement avait jugé "insupportable" l'impression d'une "négociation cachée" au sujet de ce traité commercial, dont les négociations sont régulièrement critiquées par ses opposants pour leur manque de transparence.

(Avec AFP)