Valls exhorte Athènes à "revenir à la table des négociations"

Par latribune.fr  |   |  534  mots
"Il faut bien se rendre compte de l'inquiétude qui existe en Grèce", a insisté Manuel Valls.
Pour le Premier ministre, il y a désormais un "risque réel de sortie" de la Grèce de la zone euro. Si ce scénario noir devait arriver, il assure toutefois que l'économie française ne serait pas affectée.

Il tire la sonnette d'alarme. Ce dimanche sur Europe 1, Manuel Valls a déclaré que le risque d'un "Grexit" n'avait jamais été aussi grand, en cas de non au référendum annoncé par Athènes sur la proposition d'accord faite par ses créanciers. "Il est évident que, s'il y avait une réponse négative (au référendum), il y a un risque réel - il faut dire la vérité aussi, non seulement aux Français, aux Européens, mais d'abord aux Grecs puisque c'est eux qui vont voter dimanche prochain - de sortie de la zone euro", a souligné le Premier ministre.

"L'économie française ne serait pas affectée"

Toutefois, il juge que cela devait arriver, la France ne devrait pas en faire les frais. "Une sortie de la Grèce serait grave pour le peuple grec, mais l'économie française ne serait en revanche pas affectée", a affirmé le chef de gouvernement. "Mais je ne veux pas me résoudre à ce scénario, il faut tout faire pour que la Grèce" reste dans l'euro, a ajouté Manuel Valls.

L'annonce vendredi soir par le Premier ministre grec Alexis Tsipras qu'il allait soumettre à ses compatriotes par référendum la proposition d'accord mise sur la table par les créanciers la veille - qui prévoyait un renflouement contre des réformes qu'il juge inacceptables - a entraîné une cascade d'événements dans le dossier grec.

Ne pas "couper les vivres" aux Grecs

Le Parlement grec a fixé le vote au 5 juillet. Mais d'ici là son objet risque d'être caduque. "D'un point de vue juridique, le référendum portera sur des propositions et des arrangements qui ne sont plus valides", a souligné la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde dans une interview télévisée dans la nuit de samedi à dimanche.

Les gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) devaient décider dimanche s'ils maintiennent les banques grecques sous perfusion malgré l'échec des négociations à Bruxelles. Les 25 membres du conseil des gouverneurs de la BCE vont vraisemblablement couper le robinet du financement des banques hellènes. Manuel Valls a jugé dimanche que la Banque centrale européenne ne pouvait "pas couper les vivres" aux Grecs, alors que la France est plutôt dans le camp de ceux qui ont plutôt ménagé Athènes.

A la BCE de "prendre ses responsabilités"

"C'est le peuple grec qui souffre. N'en rajoutons pas sur le peuple grec. S'il doit y avoir, et c'est à la BCE de manière indépendante de prendre ses responsabilités, un soutien financier dans les jours qui viennent, c'est sans aucun doute nécessaire", a déclaré le Premier ministre.

"Je vais vous donner un seul chiffre pour illustrer ce qui se passe en Grèce. Un week-end normal, en Grèce, vous avez des retraits autour de 30 millions d'euros. Hier, samedi, ces retraits ont représenté 500 millions, c'est-à-dire sur un week-end, c'est un milliard. Donc il faut bien se rendre compte de l'inquiétude qui existe en Grèce", a argumenté Manuel Valls.

(avec AFP)