Vingt ans après, l'euro vaut moins d'un dollar

Par latribune.fr  |   |  428  mots
L'euro est passé sous la barre des un dollar, ce mercredi. (Crédits : Ralph Orlowski)
Le dollar est passé en dessous du billet vert, ce mercredi vers 14H45 s'échangeant à 0,9998 dollar, pénalisé par les inquiétudes d'une pénurie de gaz l'hiver prochain, qui planent sur le Vieux Continent. D'autant que les chiffres de l'inflation qui s'accélère aux Etats-Unis ouvrent la porte à un nouveau resserrement monétaire de la Fed.

Nouveau coup dur pour l'euro. Après avoir brièvement atteint la parité avec le billet vert, mardi, puis être remonté au-dessus du dollar, il est finalement passé en dessous de ce dernier, ce mercredi vers 14H45 s'échangeant à 0,9998 dollar. Il a ainsi plongé sous ce seuil symbolique qu'il n'avait plus franchit depuis décembre 2002, date de sa mise en circulation.

Ce n'est pas la première dégringolade que subit la devise européenne. La semaine dernière, elle avait déjà chuté à son plus bas niveau depuis près de vingt ans, en descendant à 1,0298 dollar pour 1 euro, après être descendu mi-mai à 1.035 dollar.

Le dollar, valeur refuge face aux inquiétudes en Europe

Ce mercredi, c'est bien la hausse des prix qui s'est encore accélérée en juin aux Etats-Unis, se trouvant désormais au plus haut depuis novembre 1981, qui a favorisé le dollar par rapport à l'euro. En effet, les chiffres communiqués par le département du Travail -une inflation à 9,1% en juin sur un an, contre 8,6% le mois précédent - ouvrent la porte à une politique monétaire encore plus stricte outre-Atlantique, rassurant les investisseurs. De son côté, la Banque centrale européenne a, elle aussi, opté pour un resserrement monétaire mais plus léger. Craignant qu'une hausse trop brutale atteigne fortement la croissance européenne, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a annoncé un relèvement de 25 points de base des taux d'intérêt en juillet, avant une nouvelle hausse en septembre. 

Craintes de pénuries de gaz

Le dollar, qui a gagné près de 14% depuis le début de l'année, joue, ainsi, plus que jamais son rôle de valeur refuge à mesure que l'inquiétude grandit en Europe quant à une possible pénurie de gaz l'hiver prochain. Les prix de l'énergie (électricité, gaz, carburant) atteignent des sommets depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février dernier. Un conflit qui a entraîné la prise d'une série de sanctions à l'égard de la Russie et contre lesquelles, Moscou, a réagi en commençant à tarir les approvisionnements de gaz à l'Europe.

En conséquence, l'Allemagne a décidé, le 23 juin, qui a activé le niveau 2, dit d' « alerte », de son plan d'urgence sur l'approvisionnement en gaz, devenu une « ressource rare », comme l'a indiqué son ministre de l'Economie et du Climat, Robert Habeck. Il s'agit du dernier palier avant l'organisation d'un rationnement par l'Etat, prévue dans la phase 3, afin de répartir les volumes entre particuliers, administration et industrie.