Zone euro : l'activité privée pâtit des mauvais résultats de la France

Par latribune.fr  |   |  510  mots
C'est "une énorme déception", a commenté Chris Williamson, chef économiste à Markit.
En dépit du coup de pouce donné par l'euro faible et l'assouplissement quantitatif mis en place en mars par la BCE, l'activité du secteur privé s'est tassée en zone euro, d'après le cabinet Markit. La croissance a été quasiment nulle en France.

La croissance du secteur privé européen n'a pas répondu aux attentes en avril en raison d'un ralentissement des nouvelles commandes imputable pour l'essentiel à une activité poussive en France. En zone euro, la croissance de l'activité privée s'est tassée, avec un PMI composite à 53,5 contre 54 le mois précédent, a indiqué jeudi 23 avril le cabinet Markit qui publie cet indicateur. L'estimation la plus basse du consensus Reuters donnait en moyenne un indice de 54,4. Lorsque le PMI est supérieur à 50 points, cela signifie que l'activité progresse, tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil.

"L'estimation flash de l'enquête d'avril signale un ralentissement de la croissance de l'activité globale dans la zone euro par rapport au plus haut de 11 mois enregistré en mars", a souligné Markit.

C'est "une énorme déception". "Contrairement aux attentes, le programme d'assouplissement quantitatif de la BCE n'a pas encore réussi à stimuler la reprise naissante observée en début d'année", a commenté Chris Williamson, chef économiste à Markit. Ce constat intervient en dépit du coup de pouce donné par un euro affaibli aux exportations et par le programme d'assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne (BCE) lancé en mars.

Croissance presque nulle en France dans le secteur privé

La croissance de l'activité du secteur privé français a été quasi-nulle en avril. Elle a reculé à 50,2 contre 51,5 en mars. Le secteur manufacturier s'est contracté plus nettement qu'en mars, tandis que les services croissaient nettement moins,. L'indice "flash" du secteur manufacturier a reculé à 48,4 contre 48,8 en mars, interrompant l'amélioration des deux mois précédents. Ceci signale une poursuite de la contraction sans pause depuis mai 2014.

L'indice du secteur des services a quant à lui reculé à 50,8 contre 52,4 en mars, se maintenant au-dessus de la barre de 50 pour le troisième mois d'affilée. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un indice manufacturier en hausse à 49,2 et un indice des services en légère hausse à 52,5.

Selon Jack Kennedy, économiste chez Markit, "la croissance de la production s'est quasiment arrêtée en avril, signalant la persistance d'un environnement économique moribond en France".

Ralentissement en Allemagne

Si Berlin n'est pas épargné par ce ralentissement de l'activité, l'Allemagne a tout de même connu vu son indice PMI croître pour le 24e mois d'affilé, restant largement au-dessus de la barre des 50. Cet indice Markit est ressorti à 54,2 en version flash en avril contre un pic de huit mois de 55,4 en mars.

"La croissance a vraiment été impressionnante sous bien des aspects à la fin du premier trimestre et maintenant on ralentit un peu", commente Chris Williamson, ajoutant que l'emploi résiste toujours, ce qui est un signe encourageant.

Le sous-indice du secteur manufacturier a contre toute attente reculé à 51,9 contre 52,8 en mars et 53,0 attendu. Le sous-indice des services a lui aussi fléchi de manière inattendue, à 54,4 contre 55,4 en mars et 55,5 attendu.

Le gouvernement a relevé mercredi ses prévisions de croissance de 2015 et 2016 mais la projection de 2015 est moins élevée que celle des instituts de conjoncture.

 (Avec AFP et Reuters)