Dans les pas de Hollande, Montebourg sonne la charge contre « la mauvaise finance »

Par Christine Lejoux  |   |  370  mots
Pour Arnaud Montebourg, "la finance, c'est comme le cholestérol. Il y a la bonne et la mauvaise", a affirmé le ministre du redressement productif, le 5 septembre, devant les employés de la société Easybike, au Bourget.
Comme François Hollande lors de son discours du Bourget de janvier 2012, le ministre du Redressement productif a dénoncé jeudi « la mauvaise finance », lors d’un déplacement au… Bourget. Arnaud Montebourg s’est dit « très fier » que la « BPI fasse une concurrence déloyale au secteur bancaire. »

Comme un air de déjà-vu… Ce jeudi 5 septembre, à l'occasion d'une visite au siège social de la société Easybike, au Bourget (Seine Saint-Denis), Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a dénoncé « la mauvaise finance », d'après l'AFP. Des propos qui rappellent inévitablement la charge contre la « finance sans visage » portée par François Hollande en janvier 2012, lors de son fameux discours du… Bourget.

Un discours « bien important sur ce sujet (de la finance) », a d'ailleurs rappelé Arnaud Montebourg. Devant les employés de la société Easybike, qui va relocaliser de Chine en France une partie de sa production de Solex électriques et créer ainsi 25 emplois, le ministre a affirmé que « la finance, c'est comme le cholestérol. Il y a la bonne et la mauvaise. »

Le ministre se félicite que la BPI concurrence les banques

Se faisant plus précis, Arnaud Montebourg a ensuite égratigné les banques qui ont refusé de soutenir le projet de relocalisation de Solex, saluant au contraire le soutien de la Banque publique d'investissement (BPI), laquelle a consenti un prêt de 1,3 million d'euros à Easybike. « Ici (avec Solex), il s'agit de la bonne finance », a estimé Arnaud Montebourg.

"Ce qui m'intéresse, c'est que vous fassiez un groupe qui exporte, qui multiplie par dix son chiffre d'affaires, qui multiplie par dix ses employés", a-t-il ajouté. Et d'insister : « La BPI ne se fait pas d'argent sur le dos », de Solex. Comprendre au contraire du « secteur bancaire », qui « a d'autres occupations, comme spéculer sur les marchés ou gagner de l'argent facilement dans le trading à haute vitesse. »

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Arnaud Montebourg est allé jusqu'à évoquer les noms de BNP Paribas et de la Société Générale, soulignant que « l'accès au capital » (les taux pratiqués) à la BPI est de 4%, alors qu'à la BNP il oscille entre « 7 % et 12% ». « Et si vous allez à la Société Générale, n'en parlons même pas, parce qu'ils doivent payer les parachutes dorés des dirigeants », s'est emporté le ministre, « très fier » que la « BPI fasse une concurrence déloyale au secteur bancaire. »