Areva va développer ses mines d'uranium en Mongolie

Par latribune.fr  |   |  439  mots
La coentreprise Areva Mines LLC sera détenue à 66% par Areva et à 34% par la société mongole Mon-Atom. REUTERS.
Areva a signé un accord pour développer des mines d'uranium en Mongolie, via une coentreprise avec la société publique nucléaire mongole Mon-Atom.

 Areva a signé un accord pour développer des mines d'uranium en Mongolie via une coentreprise avec la société publique nucléaire mongole Mon-Atom, a annoncé samedi le groupe français dans un communiqué.

Cette coentreprise, Areva Mines LLC, sera détenue à 66% par le groupe français et à 34% par Mon-Atom, selon le texte qui précise qu'un accord sur une prise de participation de Mitsubishi Corporation avait également été signé.

"Cette coopération, qui associe également notre partenaire Mitsubishi Corporation, est stratégique à double titre", a déclaré le PDG du groupe Luc Oursel. "Elle va permettre de développer le secteur de l'uranium en Mongolie et de poursuivre la diversification géographique des activités minières d'Areva."

Au Niger, Areva a récemment fait face à des manifestations dans la ville minière d'Arlit, au cours desquelles plusieurs milliers de personnes ont protesté contre la compagnie française et appuyé le gouvernement dans sa renégociation des contrats d'extraction.

Le communiqué précise que le groupe nucléaire a déjà conduit des travaux d'exploration dans deux gisements d'uranium en Mongolie, Dulaan Uul et Zoovch Ovoo, dont les ressources sont estimées à 60.000 tonnes. Produit stratégique pour Areva, l'uranium entre dans la composition des combustibles qui alimentent les centrales nucléaires.

L'accord a été signé par les PDG des trois groupes d'énergie nucléaire, en présence des ministres français et mongol des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Luvsanvandan Bold.

Le PDG d'Areva Luc Oursel faisait partie d'une délégation d'hommes d'affaires français accompagnant le chef de la diplomatie française, en visite depuis vendredi en Mongolie.

M. Bold a souligné que la nouvelle coopération qui s'engage dans le domaine nucléaire est un "pas important" et s'est dit "certain que le principe de sécurité et de respect de la nation mongole sera respecté".

Des groupes antinucléaires mongols avaient critiqué la veille la perspective de cet accord, estimant que l'exploitation des réserves d'uranium du pays pourrait représenter un danger de contamination du sous-sol et des ressources en eaux.

Enclavé entre la Russie et La Chine, ce pays de trois millions d'habitants, dont le sous-sol est riche en minerais (uranium, cuivre or, charbon), cherche à diversifier ses relations politiques et économiques avec d'autres pays que ses deux puissants voisins géographiques, notamment en direction de la France, du Japon et de l'Allemagne.

Laurent Fabius a souhaité "un grand succès" à cette coopération entre les trois partenaires du secteur nucléaire. "La France veut avoir un partenariat exemplaire avec cette belle démocratie qu'est la Mongolie", a-t-il déclaré.