Le Crédit agricole, meilleur élève des banques françaises en 2013

Par Christine Lejoux  |   |  548  mots
Les résultats du groupe Crédit agricole sont revenus dans le vert en 2013, au prix d'un grand ménage dans ses activités non prioritaires, a expliqué le directeur général, Jean-Paul Chifflet. REUTERS.
Après avoir accusé une perte de 3,7 milliards d’euros en 2012, le groupe Crédit agricole a publié un bénéfice net de 5,1 milliards au titre de 2013. Ce qui place la banque verte devant BNP Paribas et la Société générale.

Les années se suivent et ne se ressemblent pas, pour le Crédit agricole. Le groupe bancaire a publié, le 19 février, un bénéfice net de 5,1 milliards d'euros, au titre de l'exercice 2013, contre une perte nette de 3,7 milliards en 2012. Un an après l'annonce de cette perte colossale, liée à la moins-value essuyée sur la cession de la filiale grecque Emporiki ainsi qu'à d'importantes dépréciations d'actifs, la banque verte s'affirme comme le meilleur élève du secteur bancaire français. Ses rivales BNP Paribas et Société générale avaient en effet dévoilé, la semaine dernière, des bénéfices respectifs de 4,8 milliards et de 2,2 milliards d'euros "seulement."

"Les résultats sont bons, je n'ai pas pu dire cela tous les ans", s'est réjoui Jean-Paul Chifflet, le directeur général de CASA, la structure cotée en Bourse du groupe. Cette dernière a dégagé un bénéfice net de 2,5 milliards d'euros, contre une perte historique de 6,5 milliards en 2012. Un retour dans le vert qui amène CASA à proposer à ses actionnaires, pour la première fois depuis deux ans, un dividende, de 0,35 euro par action, soit 35% du bénéfice net.

 Un recentrage qui se poursuit avec des cessions en Bulgarie et en Scandinavie

Cette performance, le groupe Crédit agricole - qui comprend CASA et les Caisses régionales - l'a d'abord obtenue au prix d'un grand ménage de printemps, en finalisant la cession d'Emporiki, mais également celles d'activités non prioritaires, comme les courtiers Cheuvreux et CLSA, ainsi que la banque espagnole Bankinter. Un recentrage qui se poursuit aujourd'hui avec la vente des activités du Crédit agricole en Bulgarie et des filiales scandinaves de Crédit agricole Consumer Finance (crédit à la consommation).

 Ensuite, le groupe a bénéficié d'une bonne tenue de son activité, malgré la morosité de la conjoncture économique, avec un produit net bancaire (PNB, l'équivalent du chiffre d'affaires) en hausse de 1,6%, à 31,2 milliards d'euros. Enfin, le groupe Crédit agricole a vu ses charges d'exploitation baisser de 1,6%, l'an dernier, grâce, notamment, aux 351 millions d'euros d'économies réalisées dans le cadre du plan "Must", un montant supérieur à l'objectif initial de 320 millions.

 Faire du groupe le numéro un européen de la banque universelle de proximité

Le groupe est par ailleurs "dans les clous" de Bâle III, la nouvelle réglementation relative au renforcement des fonds propres des banques, avec un ratio de fonds propres durs de 11,2 % à la fin 2013, un niveau plus élevé que ceux de BNP Paribas (10,3%) et de la Société générale (10%) à la même date.

 Jean-Paul Chifflet a été en revanche peu disert sur les perspectives du groupe, réservant ses commentaires au 20 mars, date à laquelle le Crédit agricole dévoilera son plan stratégique pour le moyen terme. Le directeur général a cependant réaffirmé sa volonté de faire du Crédit agricole "le numéro un de la banque universelle de proximité en Europe d'ici à 2020, tant en nombre d'agences et de clients qu'en termes de PNB." Et a indiqué que "le réseau d'agences bancaires ferait l'objet d'une réflexion approfondie à moyen terme, afin de l'adapter à (l'essor de) la banque digitale."