Quand l’Ecureuil chausse les lunettes connectées de Google

Par Christine Lejoux  |   |  708  mots
Les Google Glass pourraient être commercialisées entre 300 et 400 dollars, selon Alain Regnier, directeur de la technologie au sein de la société Alto Labs. REUTERS. (Crédits : <small>Wikipédia / Google</small>)
La Caisse d’Epargne a présenté le 11 mars une application des Google Glass pour son service de coffre-fort numérique, lancé en septembre dernier.

S'il y a un objet connecté qui fait le "buzz", plus encore que les voitures, montres et autres réfrigérateurs, ce sont bien les lunettes. Et tout particulièrement les Google Glass, développées par le moteur de recherche éponyme. La date de leur commercialisation n'est pas encore connue que nombre d'entreprises, notamment dans les médias, la santé et le sport, ont déjà développé leur application Google Glass. Les voici désormais rejointes par le secteur bancaire français, et plus précisément par la Caisse d'Epargne (groupe BPCE), qui a présenté le 11 mars son application "Google Glass-Coffre-fort numérique."

 Pour mémoire, le 16 septembre dernier, la Caisse d'Epargne avait lancé un service de coffre-fort électronique, facturé 1,20 euro par mois, et permettant à ses clients de stocker en ligne des documents précieux dématérialisés, comme les pièces d'identité, les diplômes, permis de conduire, contrats de mariage, avis d'imposition, etc. Pratique, certes, mais le client doit tout de même scanner les documents en question, puis les enregistrer dans son coffre-fort numérique.

 Des lunettes à reconnaissance vocale

 Avec les Google Glass, plus besoin de ces gesticulations : après avoir chaussé ses lunettes connectées - en Wi-Fi ou en Bluetooth - et les avoir activées via un petit mouvement de tête, le client visualise son avis d'imposition, par exemple, au-dessus de son œil droit, comme sur un écran qui se trouverait à quelques mètres de lui. Il le photographie ensuite, en effleurant simplement le côté droit des lunettes ou en demandant à haute voix -, si, si ! - à ces dernières de prendre la photo.

 Il suffit ensuite de prononcer les mots magiques "ok glass" pour qu'un menu déroulant s'affiche dans l'écran situé au-dessus du champ de vision, menu qui propose de télécharger l'avis d'imposition dans le coffre-fort numérique. Là encore, deux mots à dire aux Google Glass et le tour est joué. A condition d'avoir, au préalable, configuré l'application de coffre-fort numérique de la Caisse d'Epargne dans le compte Google+ associé à la paire de lunettes.

 Un prix qui sera intégré dans celui du coffre-fort numérique

 Gadget ou véritable service, l'application Google Glass-Coffre-fort numérique, dont le prix sera intégré dans le 1,20 euro mensuel du coffre-fort, lequel compte aujourd'hui 300.000 abonnés ? "Les Google Glass permettent aux clients de transférer leurs documents dans leur coffre-fort électronique tout en gardant leurs mains libres. Les objets connectés simplifient la vie des clients", assure Denis Mancosu, directeur de la distribution multicanal chez BPCE.

 "Si nous mettons autant l'accent sur l'innovation, notamment technologique, c'est pour fluidifier la relation entre le client et la banque", renchérit Cédric Mignon, directeur du développement de la Caisse d'Epargne. Mais pourquoi l'Ecureuil n'a-t-il pas plutôt jeté son dévolu sur les montres connectées qui, elles, sont déjà en vente, contrairement aux Google Glass ? "Elles n'ont pas encore rencontré leur public", explique Denis Mancosu.

 Un prix qui serait situé entre 300 et 400 dollars

 Ne risque-t-il pas d'en être de même pour les Google Glass, ne serait-ce qu'en raison de leur prix ? Le jour où elles seront commercialisées en France, il faudra en effet pouvoir - ou vouloir - débourser 300 à 400 dollars (216 à 288 euros). Un prix qui n'a rien d'officiel "mais dont on entend parler", précise Alain Regnier, directeur de la technologie au sein de la société Alto Labs, et l'un des rares développeurs français à avoir l'opportunité de travailler sur les Google Glass. Et un prix qui, selon ce dernier, pourrait être ramené à 100 ou 200 dollars si les Google Glass étaient subventionnées par les opérateurs de téléphonie mobile, comme c'est le cas pour les smartphones.

 Bien conscientes que "c'est le client qui décidera du succès des Google Glass", les équipes de BPCE n'en songent pas moins déjà à de nouvelles applications, comme la consultation du solde de son compte en banque grâce aux lunettes intelligentes. "Pour chaque nouveau device (objet, appareil), nous essaierons d'imaginer les usages qui peuvent aller avec, pour nos clients", insiste Thierry Martinez, directeur de la communication de la Caisse d'Epargne. Un pari sur l'avenir, en somme.