Club Med, Saint-Emilion et autres noms passés sous pavillon chinois

Par latribune.fr  |   |  682  mots
Le conglomérat chinois Fosun et un groupe d'investisseurs français et brésiliens ont remporté vendredi 2 janvier une offre publique d'achat amicale sur le Club Méditerranée dont il est actionnaire.
Alors que le Chinois Fosun a mis la main sur le Club Med, La Tribune revient sur l'engouement de la Chine pour la France. Petit rappel de quelques récentes opérations.

Club Med

Le conglomérat chinois Fosun et un groupe d'investisseurs français et brésiliens ont remporté vendredi 2 janvier une offre publique d'achat amicale sur le Club Méditerranée dont il est actionnaire. Objectif: soutenir sa montée en gamme. L'offre de Fosun est fixée à 24,60 euros par action après huit mois de bataille boursière.

Aéroport de Toulouse-Blagnac

Deux investisseurs chinois ainsi que le fonds canadien SNC Lavalin ont racheté près de la totalité des parts de l'État dans l'aéroport de Toulouse-Blagnac en décembre dernier. Cette opération signe l'échec de la campagne de crowdfunding lancée pour lutter contre la privatisation de l'aéroport en novembre. En un mois, la plateforme de financement participatif Wiseed avait pourtant récolté un montant record de 14,3 millions d'euros destinés au rachat des parts de l'État.

Lait infantile

Une nouvelle usine de production de lait infantile devrait voir le jour à Isigny. Son instigateur : la coopérative Isigny Sainte-Mère accompagnée de son actionnaire chinois Biostime. Cette entreprise de nutrition et de soins pour enfants en Chine finance le projet à hauteur de 40 %. À Carhaix, c'est le producteur laitier Synutra qui s'est engagé à son tour dans la construction d'une usine de poudre de lait.

PSA Peugeot Citroën

L'entrée du constructeur chinois Dongfeng au capital de PSA en janvier 2014 a signé la première alliance entre un grand groupe automobile occidental et un investisseur chinois. L'État s'est également engagé à hauteur de 14 % dans PSA Peugeot Citroën.

Manoir Industries

Les branches "Petrochem & Nuclear" et "Specialties" de Manoir Industries ont été acquises en juin 2013 par l'équipementier nucléaire Yantai Taihai. L'entreprise chinoise devrait ainsi devenir "le leader mondial des produits de forge et de fonderie pour le nucléaire civil", selon Philippe Royer, président de Manoir Industries.

De prestigieux vignobles

Auparavant, fin novembre 2012, un industriel chinois s'est offert le château de Bellefont-Belcier dans le vignoble bordelais. C'est la première fois qu'un ressortissant de ce pays s'offrait un grand cru classé de Saint-Emilion. Les Chinois sont devenus férus de vignobles français. Selon le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux, ils auraient acheté une trentaine de propriétés ces quatre dernières années. La tendance va crescendo depuis 2011.

Marques de luxe

Le fond chinois Fung Capital a acquis 90% de la marque de chaussure de luxe Robert Clergerie pour environ environ 10 millions d'euros en 2011. L'année suivante, c'est la griffe Sonia Rykiel qui passe sous l'escarcelle de Fung Capital. La holding a racheté 80% des parts de la marque, encore indépendante, à la famille fondatrice.

GDF SUEZ

Notons également qu'en 2011 la CIC (China Investment Corporation) a racheté 30% des parts de la branche exploration-production de GDF Suez pour 3,2 milliards de dollars (2,47 milliards d'euros).

Famer Capa

En 2010, Weichai, premier fabricant chinois de moteurs diesel a racheté l'équipementier Famer Paca, spécialisé dans l'usinage et l'assemblage de pièces mécaniques complexes pour moteurs marins.

Un pôle franco-chinois

Un énorme projet devrait voir le jour à Illange, petit village mosellan de 2.000 habitants. A savoir, la construction d'un méga centre d'affaires franco-chinois qui devrait accueillir 2.000 petites et moyennes entreprises chinoises. "Depuis la sidérurgie, je n'ai pas souvenir d'un projet d'une telle envergure", confiait à Francetvinfo début mars Daniel Perlati, le maire d'Illange, accessoirement ancien ouvrier de l'aciérie de Gandrange.

Douzième investisseur étranger

Au total, les investisseurs chinois ont acquis six entreprises françaises en 2013, selon une enquête menée par JDN et BVDInfo. Ce qu'ils recherchent: des actifs stratégiques dans l'industrie, dans le tourisme ou encore un accès facilité au reste de l'Europe. "La localisation de la France en fait un hub pour les entreprises étrangères qui y développent leurs exportations vers le reste de l'Europe ou l'Afrique", expliquait Muriel Pénicaud lors du premier Sommet de l'Économie organisé en décembre dernier. La Chine devient ainsi le douzième investisseur étranger en France derrière le Japon et le Canada. Un an plus tôt, le pays occupait la quatorzième place.