L'Algérie va investir "au moins 70 milliards de dollars" dans ses gaz de Schiste au Sahara

Par latribune.fr avec AFP  |   |  321  mots
Le groupe public algérien Sonatrach investira pas moins de "70 milliards de dollars" pour l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, a indiqué dimanche le PDG de Sonatrach malgré l'opposition des habitants des régions du Sahara où se trouvent les gisements.

Le groupe public algérien Sonatrach investira pas moins de "70 milliards de dollars sur 20 ans pour produire 20 mds de m3 de gaz de schiste par an", a-t-il déclaré à la radio publique. Ce projet permettra la création de 50.000 emplois, a assuré le PDG Said Sahnoun. Selon les estimations de la Sonatrach, l'Algérie devrait forer quelque 200 puits par an pour pouvoir produire 20 milliards de m3 annuels.

Les manifestations contre l'exploitation du gaz de schiste se sont multipliées dans les villes du Sahara algérien depuis que le groupe pétrolier a annoncé fin décembre avoir effectué avec succès son premier forage pilote dans la région d'In Salah. Depuis le premier janvier, les écoles, les commerces et les administrations publiques sont fermées à In Salah où l'opposition à l'exploitation de cette source d'énergie prend de plus en plus de l'ampleur, selon le quotidien Liberté.

"Il faut clarifier et lever les ambiguités autour du gaz de schiste (...). Peut-être que nous n'avons pas suffisamment communiqué sur sujet, les craintes sont justifiées", a estimé le patron du groupe pétrolier. "Le puits pilote de In Salah est en train de produire du gaz propre. Il y a une gestion des rejets des eaux".

La méthode d'extraction, la fracturation hydraulique, est controversée. Elle consiste à injecter à très haute pression de l'eau mêlée à du sable et à des produits chimiques pour libérer le gaz de la roche. D'où des risques de contamination des nappes phréatiques, selon des scientifiques et des ONG de défense de l'environnement.

Selon M. Sahnoun, les ressources techniquement récupérables de gaz de schiste sont estimées à 20.000 milliards de m3. En Algérie où les hydrocarbures comptent pour plus de 95% des recettes d'exportations, les réserves en gaz conventionnel prouvées sont estimées à plus de 4.000 milliards de m3 et celles en pétrole à plus de 12 mds de barils.