Le regain d'inquiétudes sur la dette fait rechuter l'euro

Par Isabelle Croizard  |   |  308  mots
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En décidant un référendum sur le plan européen d'aide à la Grèce, le premier ministre George Papandreou plombe la monnaie européenne.

Alors que l'annonce d'un accord des dix sept de la zone euro pour sauver la Grèce, élargir la force de frappe du Fonds européen de stabilité financière - le FESF - et recapitaliser les banques, avaient fait rebondir l'euro à son plus haut niveau depuis sept semaines face au dollar, la décision du premier ministre George Papandreou de soumettre le plan de rigueur imposé par l'Europe à Athènes à un référendum, a brutalement savonné la planche de la monnaie unique. D'un point haut de 1,4245 dollar atteint le 27 octobre, l'euro est retombé 1,3675 dans la matinée de ce mardi 1er novembre, soit une dévalorisation de 4% en trois séances.

Le coup de semonce grec a été amplifié par deux autres événements qui ont contribué à l'affaissement de l'euro. D'abord le dépôt de bilan du courtier américain MF Global, très exposé à la dette publique des pays de la zone euro, et qui devient de ce fait la première victime de la crise souveraine. L'annonce dans la matinée de mardi d'un très inattendu ralentissement de l'activité manufacturière de la Chine, que l'on disait prête à venir en aide à l'Europe, a fait le reste. L'indice PMI des directeurs d'achat du secteur manufacturier chinois est en effet tombé à 50,4, très près du seuil de 50 qui constitue la ligne de démarcation entre progression et contraction de l'activité.

Les inquiétudes concernant la crise de la dette dans la zone euro, un moment mises en sourdine, ne sont de toute évidence pas dissipées. Et ce à deux jours de l'ouverture du sommet du G20 de Cannes. La volatilité des taux de change devrait s'inscrire d'autant plus à l'ordre du jour que le Japon a relancé lundi la guerre des monnaies, en intervenant massivement sur le yen pour freiner sa flambée.