Y est-il venu chercher l'absolution céleste, un mois avant la sentence terrestre ? L'ancien employé de la Société générale, condamné en appel à trois ans de prison ferme pour avoir fait perdre 4,9 milliards d'euros à la banque, et qui attend le verdict de la Cour de cassation, a rencontré le souverain pontife mercredi.
"La figure morale d'honnêteté"
Lors d'une audience générale, l'ancien trader, Me David Koubbi ont échangé quelques mots avec le pape François à qui Jérôme Kerviel avait adressé une lettre plusieurs jours auparavant.
Au site d'information catholique Aleteia, l'ancien employé de la Société générale confie:
"Le Pape François représente pour moi une figure -LA figure- morale d'honnêteté et de droiture."
Il loue la " condamnation par le Pape des dérives de la finance internationale" dont il admet avoir participé "dans ce qu'elle a de pire, de plus malsain et de plus inavouable".
Jérôme Kerviel estime en outre que l'Argentin représente " l'image d'un phare qui montre un cap, seul à même de moraliser le système et de mettre en échec l'insupportable relégation de l'humain au second plan."
Le Pape François et la finance
Il aurait d'ailleurs évoqué ce sujet avec le souverain pontife pendant leur très bref échange, d'après le Figaro. Le quotidien cite un reporter suisse qui se trouve sur place. Le Pape François s'est plusieurs fois exprimé publiquement sur les dérives de la finance mondiale. En novembre, dans sa première exhortation apostolique, il s'insurgeait ainsi:
"La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu'elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l'être humain ! "