Kerviel porte à nouveau plainte contre la Société Générale

Par latribune.fr  |   |  435  mots
Le 19 mars, la Cour de cassation a cassé les dispositions civiles de l’arrêt de la cour d’appel de Paris, qui condamnaient Jérôme Kerviel à verser 4,9 milliards d’euros de dommages et intérêts à la Société générale. L'ancien trader ne devrait en revanche pas échapper à la prison.
L'ancien trader de la Société Générale affirme que son ancien supérieur hiérarchique a perçu 1 million d'euros après avoir témoigné contre lui.

Jérôme Kerviel ne désarme pas. L'ex-trader condamné pour avoir fait perdre plusieurs milliards d'euros à son ancien employeur accuse ce dernier de subornation de témoin. Il reproche à Société Générale d'avoir versé 1 million d'euros d'indemnités à Eric Cordelle, un ancien supérieur hiérarchique direct après avoir témoigné en faveur de la banque lors des deux procès, selon son avocat, Me David Koubbi, cité par l'AFP. 

"Une chronologie troublante"

 A l'appui de ces accusations, le dossier pointe d'une part l'abandon d'une action aux prud'hommes de la part d'Eric Cordelle, démarrée en avril 2008 et pour laquelle celui-ci s'est désisté en avril 2013. D'autre part, d'après une lettre anonyme produite par la défense, l'ancien responsable de Jérôme Kerviel aurait perçu la somme citée plus haut quelques jours après la confirmation en appel de la condamnation de l'ex-trader, en octobre 2012. Une chronologie jugée "pour le moins troublante" par l'avocat David Koubbi. Lequel a ajouté auprès de l'AFP:

"Après avoir versé sept années de salaire fixe à certains responsables hiérarchiques et collègues de Jérôme Kerviel, il est évident, au vu de la chronologie, que la Société Générale a également versé quelque chose à Eric Cordelle, supérieur hiérarchique direct de Jérôme Kerviel"

"Rien su, rien vu"

 Lors du procès, Eric Cordelle a toujours fermement nié avoir eu vent des prises de positions risquées effectuées par Jérôme Kerviel, qui portaient pourtant sur des montants inhabituellement élevés.

>> A lire: Le compte-rendu du 7e jour d'audience du procès en appel de Jérôme Kerviel (juin 2012) 

L'avocat de Jérôme Kerviel estime "étonnant" que la Société Générale " 'indemnise' un supérieur n'ayant rien vu, rien entendu, rien lu et rien compris. De quoi s'agit-il, sinon du prix du silence?"

Pélerinage contre la "tyrannie des marchés"

La banque, quant à elle, a balayé l'impact d'une telle plainte, la qualifiant de "gesticulation médiatique supplémentaire". Depuis que l'affaire à éclaté, en 2008, les deux parties s'affrontent régulièrement à la barre. Parmi les dernières plaintes déposées on peut ainsi compter, en juillet 2013, celle de Jérôme Kerviel contre la Société Générale pour "escroquerie au jugement".

Toutefois, l'ancien trader n'a pas échappé à la condamnation. Il a entamé début mars une marche depuis le Vatican pour dénoncer "la tyrannie des marchés" avant son incarcération confirmée par la Cour de cassation en mars.