Le secteur financier "n'a pas fondamentalement changé depuis la crise" (Lagarde)

Par latribune.fr  |   |  249  mots
Christine Lagarde aurait été sondée par Angela Merkel pour lui proposer de prendre la tête de la Commission européenne. François Hollande s'y opposerait.
La directrice générale du FMI fustige les scandales dans lesquels les grandes banques ont été plongées et regrette le manque d'instruments pour les contrôler.

Son nom fait partie de ceux évoqués pour succéder à José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. Pendant que les chefs d'Etats négocient, Christine Lagarde poursuit apparemment sans ciller ses activités en tant que la directrice du Fonds monétaire international (FMI). Elle se trouvait ainsi à Londres, mardi 27 mai, lors d'une conférence. 

"Certaines entreprises éminentes se sont enlisées dans des scandales"

L'occasion de s'en prendre au secteur financier à qui elle reproche des "lenteurs". "Sous de nombreux aspects", l'industrie "n'a pas fondamentalement changé  depuis la crise", a-t-elle affirmé. Et d'ajouter:

"Certaines entreprises éminentes se sont enlisées dans des scandales qui violent les normes éthiques les plus basiques"

Elle évoquait notamment les scandales liés aux manipulations du taux interbancaire Libor ainsi que celui portant sur une possible manipulation du marché des changes

Difficile gestion des banques multinationales

Par ailleurs, l'ancienne ministre française de l'Economie regrette le manque d'instruments pour gérer les banques multinationales, les fameux établissements "too big to fail" (trop grands pour faire faillite). 

Présent à cette même conférence à Londres, le gouverneur de la banque d'Angleterre et membre du Bureau international de stabilité financière, Mark Carney, a repris ces mises en garde à son compte, mettant en garde contre "une confiance débridée envers les marchés financiers" avant la crise qui a fait progresser les inégalités". Et de rajouter que les récentes "preuves de corruption" ont endommagé le "tissu social".