Trading à haute fréquence : Barclays dans le viseur de la justice américaine

Par latribune.fr  |   |  383  mots
"Barclays a fait prospérer son dark pool en disant aux investisseurs qu'ils plongeaient dans des eaux sans danger," a expliqué le procureur de New York. Selon les plaignants, Barclays n'a rien fait pour empêcher les traders à haute fréquence d'opérer dans sa "dark pool". (Photo : Reuters)
La justice américaine soupçonne Barclays d'avoir favorisé les traders à haute fréquence dans sa "dark pool", sa plateforme de transactions anonymes.

Décidément, les temps sont durs pour les banques aux États-Unis, qui n'en finissent plus d'être la cible de la justice américaine. C'est désormais au tour de Barclays de se retrouver dans le viseur du procureur général de New York, Eric Shneidermann, qui a annoncé jeudi l'ouverture de poursuites à l'encontre de la banque britannique pour avoir trompé des investisseurs.

Les "dark pools" dans le viseur

En cause, les fameuses "dark pools". Il s'agit de plates-formes de transactions privées et fermées qui donnent la possibilité aux investisseurs de réaliser des transactions anonymes en assurant la confidentialité des informations jusqu'à ce que la transaction soit conclue.

Les services du procureur général cherchent à déterminer si elles fonctionnent conformément aux informations communiquées aux investisseurs et s'ils ne sont pas source de conflits d'intérêts au profit de leurs organisateurs.

Les traders à haute fréquence favorisés

Selon les enquêteurs, Barclays a favorisé des spécialistes du trading à haute fréquences et a activement cherché à les attirer vers sa plate-forme en leur assurant des avantages systématiques aux dépens d'autres investisseurs.

"Barclays a fait prospérer son dark pool en disant aux investisseurs qu'ils plongeaient dans des eaux sans danger", a dit le procureur général Eric Schneidermann.

"Selon la plainte, le dark pool de Barclays était rempli de prédateurs qui étaient invités par Barclays."

Plusieurs enquêtes ont été ouvertes il y a près d'un an mais les investigations se sont accélérées ces derniers mois après la publication du livre "Flash Boys: A Wall Street Revolt", de Michael Lewis, dans lequel ce dernier accuse le trading à haute fréquence de manipuler les marchés financiers.

 

Soupçon de mensonges aux investisseurs classiques

La procédure visant Barclays, qui s'appuie sur des communications internes transmises à la justice par d'anciens salariés, reproche à la banque d'avoir assuré à ses clients que les traders à haute fréquence seraient maintenus à l'écart de son "dark pool" alors qu'elle n'a rien fait pour les empêcher d'y accéder, a expliqué la source.

La plainte reproche aussi à Barclays d'avoir falsifié des documents commerciaux et d'avoir favorisé certains clients lors de la transmission de leurs ordres alors qu'elle prétendait le contraire.