Warren Buffett prive les traders à haute fréquence d'accès direct à Business Wire

Propriété de l'homme d'affaires américain, Business Wire envoyait directement ses communiqués à certaines sociétés de trading à haute fréquence, selon un article du Wall Street Journal. Des révélations qui ont déclenché une vague de suspicion sur les marchés.
L'ensemble des acteurs du trading à haute fréquence devront désormais attendre la publication des communiqués de Business Wire sur les plateformes de données intermédiaires (Bloomberg...)

Le site internet de communiqués de presse pour entreprises Business Wire, propriété du milliardaire américain Warren Buffett, va cesser de vendre directement ses informations aux acteurs du trading dit à haute fréquence (THF), une pratique qui consiste en l'utilisation d'algorithmes informatiques ultra-performants capables d'émettre automatiquement des séries d'ordre en quelques fractions de secondes

Cette décision fait suite à un article alarmiste publié le 6 février dans le Wall Street Journal qui révélait qu'une poignée de sociétés spécialisées dans le THF bénéficiaient d'un accès direct aux communiqués de presse de Business Wire.

Les millisecondes d'avance décisives ?

Cet accès direct n'est pas illégal. Mais il pourrait, disent les acteurs familiers du THF, donner à ces sociétés un temps d'avance décisif sur les autres investisseurs, qui doivent eux attendre la publication de l'information sur des plateformes médias intermédiaires telles que Bloomberg ou Dow Jones. Un écart d'une centaine de millisecondes, voire de quelques secondes, durant lequel il y aurait donc asymétrie d'information en faveur des sociétés de THF.

Constatant les inquiétudes soulevées par l'article, Business Wire a souhaité clore la question. "Nous avons pris la décision de ne plus permettre aux acteurs du trading de haute fréquence d'utiliser directement les services de Business Wire", déclare dans un communiqué Cathy Baron Tamraz, la PDG du site américain.

"Après des discussions avec certains de nos clients, nous avons appris que l'article (du Wall Street Journal) avait généré de mauvaises interprétations, ce qui est problématique pour nous", explique-t-elle, avant d'insister sur le fait que les firmes de THF concernées recevaient les communiqués de presse Business Wire au même moment que tous les autres acteurs des marchés.

Warren Buffett personnellement investi 

Business Wire aurait cependant chargé un cabinet d'avocats d'enquêter sur la façon dont sont distribuées ses communiqués, afin de comprendre si les sociétés de THF avaient développé des pratiques informatiques pour mettre à profit cet accès direct et doubler les autres investisseurs, affirme le quotidien britannique The Financial Times.

Warren Buffett, le PDG du conglomérat Berkshire Hathaway qui possède Business Wire, se serait penché personnellement sur l'affaire, soucieux que ces rumeurs n'endommagent la réputation de sa société, poursuit ce même quotidien.

"Notre actif le plus important est notre réputation et la confiance que nos clients et des acteurs de marchés nous font depuis plus d'un demi-siècle", argue Cathy Baron Tamraz.

Aussitôt cette décision connue, elle a été saluée par les autorités américaines. "C'est une grande victoire" pour un marché "plus stable", "équitable" et "transparent", s'est réjoui le procureur de l'Etat de New York, Eric Schneiderman, dans un communiqué.

Commentaires 7
à écrit le 01/04/2014 à 16:23
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pas besoin d'enquête pour savoir qu'une micro seconde suffit pour donner un avantage aux algos de la HF. Cette activité est totalement illégale puisqu'elle remet en cause la concurrence pure et parfaite des marchés. On ne peut pas lutter face à une b...

à écrit le 22/02/2014 à 8:30
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Et comme d hab on vous a volé...mais on ne le fera plus....comme ca

à écrit le 22/02/2014 à 6:41
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Warren Buffet pris la main dans le sac...vieil escroc !!!

à écrit le 21/02/2014 à 15:00
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Ce qui est aberrant c'est que le THF soit simplement autorisé.

le 21/02/2014 à 17:54
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On arrête pas le progrès...

à écrit le 21/02/2014 à 14:18
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Quelle cynisme de voir le procureur de NY crier victoire. Il suffit de fréquenter un peu les sites d'analyse pour comprendre que les occasions n'ont pourtant pas manqué pour qu'il se saisisse. Petite question annexe: depuis quand ce genre de comment...

le 05/03/2014 à 16:34
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Si vous voyez le nombre de commentaires anodins que la TRIBUNE m'a censuré vous cesseriez de vous plaindre.... Quand on n'échange pas des insultes ou des stupidités, la TRIBUNE censure...

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