Les excès financiers augmentent, les banques ne prêtent pas assez (FMI)

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  333  mots
Le FMI estime que l'économie réelle reste sevrée de fonds.
Le Fonds monétaire international s'inquiète du "déséquilibre" entre les excès croissants sur les marchés financiers et la frilosité des banques s'agissant du crédit aux entreprises, en particulier en Europe.

"Les dirigeants politiques font face à un nouveau déséquilibre : pas assez de prises de risques économiques pour soutenir la croissance mais des excès croissants dans la prise de risques financiers."

Ce constat émane du rapport semestriel du Fonds monétaire international (FMI) sur la stabilité financière mondiale publié mercredi 8 octobre.

L'institution internationale estime que les liquidités déversées par les grandes banques centrales -notamment américaine (Fed) et européenne (BCE)- ont permis de soutenir la reprise mais qu'elles alimentent aussi une course au rendement qui pourrait "compromettre la stabilité financière sur le globe".

En parallèle, l'économie réelle reste sevrée de fonds. Une tendance qui s'explique par la réticence des banques à accorder des prêts aux entreprises, par manque de confiance sur l'avenir notamment.

   |  Lire Le crowdfunding, véritable financement alternatif pour les start-up et les PME ?

Manque de solidité des banques

En outre, les établissements gérant près de 40% des actifs totaux ne sont pas assez pas "solides" pour fournir la quantité de crédit nécessaire pour soutenir l'activité, d'après le FMI.

Cette proportion monte même à 70% dans la zone euro où l'octroi de crédits au secteur privé a encore reculé en août. En outre, le secteur financier y est actuellement soumis à des tests de résistance.

Et, effet boule de neige, la fragilité de la reprise économique renforce également les réticences des banques autant que celles des entreprises qui hésitent à s'endetter pour investir.

Les entreprises en mal de crédit recourent au shadow banking

Cette frilosité a également des effets négatifs pour la stabilité financière. Les entreprises en mal de crédit se tournent ainsi vers le système bancaire parallèle, ou "shadow banking" (fonds d'investissements, fonds monétaires...) qui prospère à l'abri de toute régulation.

Selon le FMI, quelque 70.000 milliards de dollars transitent par ce système, soit quasiment l'équivalent du produit intérieur brut mondial.