Catastrophes naturelles, un risque croissant pour les assureurs

Par Gabrielle Thin  |   |  530  mots
Les dégâts causés par les intempéries de ces dernières semaines ont été évalués à 430 millions d'euros par la Fédération française de l'assurance (FFA). (Crédits : Gonzalo Fuentes)
430 millions d’euros : c’est l’évaluation qui a été donnée par la Fédération française de l’assurance, pour les inondations et orages de ces dernières semaines en France. Face à la multiplication de ces épisodes de dérèglement climatique, la Banque de France a souligné l’importance de l'ampleur nouvelle de ces risques pour les assurances.

Une semaine après la fin de l'épisode d'intempéries dévastatrices en France, l'heure est aujourd'hui au bilan. La Fédération française de l'assurance (FFA) a évalué le coût des inondations et des orages de pluie et de grêle de ces dernières semaines à 430 millions d'euros pour 214.000 sinistres déclarés. Les dommages, de nature variée - inondations, coulées de boue, dommages électriques, impacts sur les carrosseries, pertes d'exploitation, etc - s'étendent sur une grande partie du territoire et portent tant sur les habitations que les véhicules et les biens professionnels.

« Les agriculteurs ont aussi été particulièrement touchés par les aléas climatiques et plus spécifiquement par les orages de grêle qui ont détruit plusieurs milliers d'hectares de vignes. Les pluies torrentielles ont généré un excès d'eau dans les parcelles, affectant principalement les grandes cultures (colza, blé, orge) », indique la FFA dans un communiqué.

Ces sinistres sont couverts par les contrats d'assurance de dommages et par la garantie dommages tous accidents du contrat d'assurance auto, ainsi que pour tous les contrats d'assurance de bien dont la garantie catastrophes naturelles « entrera en application pour les assurés des communes ayant fait l'objet d'un arrêté », rappelle le communiqué de la FFA.

Réforme du régime des catastrophes naturelles

Les assureurs sont de plus en plus affectés par les catastrophes naturelles, dont la fréquence augmente dans le monde. Elles constituent désormais un paramètre important de risque pesant sur le secteur. Sylvie Goulard, sous-gouverneure de la Banque de France, a insisté sur ce point ce lundi 25 juin en présentant le rapport sur l'évaluation des risques du système financier. Elle a souligné l'augmentation du taux de sinistre de 13% en 2017 par rapport à l'année précédente : les événements climatiques fin 2017 - et notamment le cyclone Irma qui a ravagé les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy - ont en effet provoqué 3 milliards d'euros de sinistres pour les assureurs français (selon la FFA).

« À court terme, il n'y a pas d'inquiétude à avoir, a déclaré Sylvie Goulard, car les assureurs français bénéficient d'un taux avantageux de réassurance et ne rencontrent pas de problème de solvabilité. Mais à l'avenir il faudra mieux déterminer si ces sinistres sont d'ordre ponctuel ou s'ils traduisent directement le changement climatique ».

Le recours massif à la réassurance pour de tels événements permet de couvrir le risque lié à l'augmentation de la fréquence de ces catastrophes, constituant un « maillon essentiel dans la chaîne de couverture des risques ».

Bernard Spitz, le président de la FFA, a évoqué des discussions en cours sur le régime des catastrophes naturelles :

« La profession travaille actuellement avec le gouvernement à une modernisation du régime des catastrophes naturelles qui permettra de développer la culture de la prévention, de généraliser la prise en charge des frais de relogement, de simplifier le mode de fonctionnement des franchises pour les particuliers et de les plafonner pour les professionnels. Ces propositions devraient être finalisées d'ici la fin de l'année. »