Pour éviter la faillite, AIG a versé des milliards à Société Générale, BNP Paribas et Calyon

Par latribune.fr  |   |  403  mots
L'assureur américain, sauvé de la faillite en septembre par l'État, a révélé dimanche que l'argent reçu du contribuable avait surtout servi à dédommager des banques européennes..., dont Société Générale, BNP Paribas et la banque d'affaires du Crédit Agricole.

Le dossier autour de l'assureur américain AIG, sauvé de la faillite en septembre par l'Etat, n'a pas fini de faire des vagues outre-Atlantique. AIG a révélé dimanche que l'argent reçu du contribuable avait surtout servi à dédommager des banques européennes... ce qui ne devrait pas manquer de braquer une opinion américaine déjà très remontée contre lui.

Trois établissements ont reçu 70% des 52 milliards de dollars de fonds publics utilisés entre septembre et décembre pour dénouer les positions souscrites par la filiale financière d' AIG: la banque d'affaires américaine Goldman Sachs (12,9 milliards de dollars), la banque française Société Générale (11,9 milliards) et la banque allemande Deutsche Bank (11,8 milliards). Parmi les autres gros bénéficiaires de fonds publics figurent la britannique Barclays (7 milliards), la banque d'affaires américaine Merrill Lynch (6,8 milliards) et la suisse UBS (5 milliards), selon ces documents.

Deux autres établissements français auraient pu perdre gros dans la débâcle de l'ancien numéro un mondial de l'assurance: BNP Paribas (4,9 milliards de dollars reçus) et Calyon, la banque d'affaires du Crédit Agricole (2,3 milliards). La britannique HSBC, les allemandes Dresdner Bank et DZ Bank, les néerlandais Rabobank et ING auraient pu aussi abandonner beaucoup d'argent dans le naufrage d' AIG si l'Etat fédéral n'était pas venu à sa rescousse.
 

AIG a expliqué sa décision de publier la liste de ses contreparties par la nécessité de "maintenir un haut niveau de transparence en ce qui concerne l'utilisation de fonds publics". Le groupe précise n'avoir pris la décision de la diffuser qu'après consultation de la Réserve fédérale pour déterminer l'impact que pourrait avoir cette annonce sur le secret des affaires.


AIG a dû faire l'objet de quatre plans de sauvetage successifs, entraînant la mobilisation de plus de 170 milliards de dollars de fonds publics. Le groupe a affiché des pertes inouïes de 99,3 milliards au titre de l'année écoulée. Les autorités américaines avaient défendu leur choix de sauver le groupe par le fait que sa faillite pourrait avoir des conséquences en cascade sur le reste de la finance mondiale. Le groupe avait en effet souscrit des milliers de milliards de dollars de contrats assurant le bon remboursement d'emprunts à risques, devenus sans valeur avec l'intensification de la crise.