Dexia : une nationalisation de la branche belge est privilégiée

Par latribune.fr  |   |  441  mots
Copyright Reuters
Le conseil des ministres belge aurait décidé ce jeudi matin, lors d'une réunion restreinte, de privilégier la nationalisation de la partie belge de Dexia plutôt que la solution alternative proposée par les régions. La banque a aussi annoncé être en négociation pour vendre sa branche au Luxembourg. Le titre de la banque, coté à Paris et Bruxelles, a été suspendu jeudi après-midi à la demande du régulateur belge.

Le titre de la banque franco-belge Dexia, coté à la Bourse de Paris et à celle de Bruxelles, a été suspendu ce jeudi après-midi à la demande du régulateur belge qui attend davantage de précisions sur la reprise de la branche luxembourgeoise de l'établissement. A 15H54, dernier cours disponible, le titre perdait 17,24%, à 0,85 euro.

Les scénarios de démantèlement, après avoir rassuré dans un premier temps, font régner l'inquiétude. La banque a toutefois confirmé jeudi qu'elle tiendrait un conseil d'administration samedi et indiqué qu'aucune décision sur l'avenir du groupe n'avait été prise jusqu'à présent.

Le gouvernement belge s'est néanmoins réuni ce matin et, entre les deux options posées sur la table, il aurait fait son choix. Selon le quotidien économique belge L'Echo, il aurait privilégié la nationalisation de Dexia Banque Belgique (DBB) plutôt que la proposition des régions d'un détachement ("spin off") de DBB du groupe afin de conserver le même actionnariat. Si l'option de la nationalisation semble acquise, la décision de faire ou non appel à la loi d'urgence n'a elle toujours pas été prise, indique l'Echo en citant une source gouvernementale. Le quotidien précise que les entités fédérées pourraient être parties prenantes dans la recapitalisation de DBB au côté de l'Etat fédéral.

Le schéma général d'un scission en plusieurs entités semble cependant se confirmer : le Crédit local de France (avec la création d'une banque dédiée aux collectivités locales adossée à la Caisse des dépôts et la Banque Postale), Dexia Banque Belgique (qui serait nationalisée) et la structure de cantonnement des actifs toxiques. Pour ce qui concerne les activités au Luxembourg, un investisseur international est "prêt à reprendre la branche luxembourgeoise" de Dexia, Dexia BIL, qui emploie 5.500 personnes dans le monde, a annoncé ce jeudi le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, lors d'une conférence de presse. Une information confirmée par la banque.

Dans un communiqué publié  jeudi midi, Dexia a en effet annoncé son entrée en "négociation exclusive avec un groupement d'investisseurs internationaux auquel participera l'Etat du Luxembourg en vue d'une cession de Dexia Banque Internationale à Luxembourg". Le ministère des finances luxembourgeois a ajouté qu'un investisseur "d'envergure internationale" était prêt à prendre une partipation majoritaire, tandis que le Luxembourg ne prendrait qu'une part minortaire. Les négociations devraient se terminer d'ici à la fin du mois. A fin juin, Dexia BIL affichait 41 milliards d'euros de bilan pour des revenus semestriels de 532 millions et un résultat net de 78 millions.