Les marchés financiers au plus haut de l'année : et si la crise était finie ?

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  717  mots
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Les places européennes ont encore accentué leur avance ce mercredi confirmant leur remontée au plus haut niveau depuis le début de l'année. Depuis la deuxième injection massive de liquidités de la BCE auprès des banques, les investisseurs retrouvent une certaine sérénité.

Les Bourses mondiales ont-elles soudainement décidé de mettre entre parenthèses leurs craintes les plus tenaces ? Sont-elles convaincues que la crise financière est terminée ? Sont-elles sur le point de retrouver enfin le sourire ? Si l'on en juge par l'évolution des indices mondiaux depuis le début de l'année, on pourrait bel et bien répondre par l'affirmative à toutes ces questions. La Bourse de Paris a signé ce mercredi une sixième séance de hausse, terminant à plus de 3.500 points pour afficher une progression de près de 13% depuis le début de l'année. En Allemagne, le Dax s'inscrit en croissance de plus de ...20% sur la même période. La plupart des indices européens sont ainsi au plus haut de l'année, tout comme ceux des Etats-Unis, le Nasdaq enregistrant un gain de près de 20% toujours depuis le 1er janvier.

Large détente des taux d'intérêt européens
Pourquoi un tel mouvement alors que toutes les incertitudes concernant le défaut de la Grèce mais aussi les dérives budgétaires des pays de la zone euro sont loin d'être levées ?111

Il semble que le signal ait été donné par la BCE qui, en alimentant jusqu'à satiété les banques européennes en liquidités, a permis de donner un sacré coup de pouce à tous ces établissements financiers et par ricochet à l'économie fragilisée de tous les pays du Vieux continent. Ce coup de pouce s'est immédiatement traduit par une large détente sur les taux d'intérêt européens, permettant au marché obligataire de retrouver des couleurs. Depuis, les entreprises européennes mais aussi américaines ont égréné des résultats 2011 d'assez bonne tenue, confirmant la relative imperméabilité des sociétés à toutes les dérives de la crise financière.
Compte tenu des liquidités injectées par la banque centrale européenne, les établissements bancaires ont recommencé à prêter aux entreprises mais elles ont aussi pu réinjecter des capitaux dans les rouages des marchés financiers.

Des valeurs largement sous valorisées
D'où la tendance actuelle renforcée par la valorisation de nombre de valeurs, massacrées depuis le mois d'août dernier. Mais au-delà de ces explications, les investisseurs cherchent aujourd'hui à savoir si ce mouvement a de bonne chance de perdurer. Et c'est là où les avis divergent assez largement.
Les pessimistes mettent certes en avant les nombreux écueils qui attendent encore les Grecs mais aussi les PIIGS, à la tête de déficits budgétaires quais insupportables. Dans l'après-midi, le chef de file de l'Eurogroupe, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker a certes annoncé que la zone euro avait définitivement approuvé le second plan d'aide à la Grèce, donnant son feu vert au versement de 39,4 milliards d'euros issus de ce plan. En ouverture du conseil des ministres, le Premier ministre Lucas Papademos a pourtant souligné que dans les prochaines semaines le parlement devait voter huit projets de loi liés aux engagements du gouvernement grec vis-à-vis du programme d'assainissement de l'économie du pays, dicté par les bailleurs de fonds de la Grèce, en échange des prêts internationaux. Le pays est encore loin d'être sorti d'affaire.

Le moteur des pays asiatiques
Les optimistes ne nient pas cette situation toujours délicate. Ils font simplement remarquer que les indices européens ont déjà largement anticipé les solutions de sauvetage à répétition et que l'issue du dossier grec n'est plus un problème. Ils veulent plutôt croire en la reprise de l'économie amorcée aux Etats-Unis et misent sur la solidité des fondamentaux des grandes capitalisations mondiales toujours tirées par les forts taux de croissance des pays asiatiques.
Il sera donc intéressant, ces prochains jours, de voir si les marchés financiers confirment ou non cette avance. Si c'était le cas, cette tendance serait un réel signal pour tous les financiers dans les starting block pour réamorcer les opérations de marché du type IPO, fusions acquisitions, ou augmentations de capital. Opérations qui ne pourront en effet voir le jour que lorsque la volatilité aura reflué et que les sources d'inquiétude seront réellement reléguées au second plan.