La Grèce fait chuter toutes les Bourses européennes

Inquiètes d'un éventuel défaut grec, alors qu'Athènes doit conclure d'ici à jeudi soir son programme de restructuration de sa dette avec ses créanciers, les principales places européennes ont clôturé en baisse ce mardi.
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A l'exception de Londres qui a limité ses pertes à -1,86%, les autres marchés européens ont tous plongé de plus de 3%: -3,58% à la Bourse de Paris, -3,40% à Francfort, et -3,39% à Milan comme à Madrid.

La Bourse de New York reculait aussi très nettement, le Dow Jones cédant 1,33% et le Nasdaq 1,43% vers 17H00 GMT.

"La mauvaise humeur du marché est alimentée par la crainte que la participation des créanciers privés à l'opération d'échange d'obligations soit insuffisante, ce qui fait une nouvelle fois courir le risque d'un défaut de paiement de la Grèce", a souligné Karee Veneman, de Schaeffer's Investment Research.

"L'enjeu est énorme, n'oublions pas qu'en cas d'échec dans les négociations avec le secteur privé, le deuxième plan d'aide à la Grèce ne sera pas mis en place et le pays ne pourra éviter un défaut de paiement", rappelle Renaud Murail chez Barclays Bourse.

Les banques et fonds privés détenant des obligations souveraines de droit grec ont jusqu'à jeudi 20H00 GMT pour dire si oui ou non ils consentent à un effacement de quelque 107 milliards d'euros de dette sur les plus de 350 milliards de dette actuelle. Le gouvernement grec vise entre 75 et 90% de taux d'acceptation.

Au dessous de 75%, le gouvernement a déjà annoncé que le projet serait abandonné, et la Grèce exposée au risque d'un défaut de paiement incontrôlé.

Autre motif d'inquiétude des Bourses, le ralentissement économique en zone euro.

"Les investisseurs continuent de se désengager des marchés actions, alors que plusieurs statistiques économiques publiées dernièrement instillent le doute quant aux perspectives économiques, notamment en Europe", expliquent les analystes du courtier IG Markets.

La croissance économique de la zone euro a été révisée à la baisse à 1,4% en 2011, contre 1,5% précédemment. Au quatrième trimestre, le PIB a même reculé de 0,3% par rapport au trimestre précédent.

La tension était également palpable sur le marché de la dette, reflétant les inquiétudes des investisseurs sur la Grèce. Les taux obligataires à long terme de l'Italie sont ainsi repassés au dessus des 5%, à 5,054%, tout comme ceux de l'Espagne à 5,121%.

Ces deux pays comptent parmi les plus fragiles de la zone euro et sont susceptibles d'être les premiers attaqués si la Grèce se retrouvait en défaut de paiement.

L'euro a également pâti des inquiétudes sur la dette grecque pour tomber à des plus bas depuis deux semaines et demie. Il s'échangeait mardi soir à 1,3112 dollar contre 1,3218 dollar la veille.

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