4.000 milliards de dollars en soute pour les fusions et acquisitions

Par Christine Lejoux  |   |  332  mots
Les entreprises européennes disposent de 984 milliards de dollars de cash, selon le cabinet Hogan Lovells. Copyright Reuters (Crédits : Photo Reuters)
Les 500 premières entreprises mondiales disposent d'une trésorerie globale de 4.000 milliards de dollars, selon le cabinet Hogan Lovells.

Voilà qui devrait redonner le sourire aux banquiers d'affaires, déprimés par un marché mondial des fusions-acquisitions en chute de 17% sur les neuf premiers mois de 2012. Interrogées sur la meilleure manière de développer leur activité au cours des deux prochaines années, la moitié des grandes entreprises européennes déclarent privilégier les acquisitions à la croissance organique, selon un sondage réalisé par le cabinet d'avocats Hogan Lovells. Surtout, ces multinationales ont les moyens de joindre les actes à la parole: les 500 premières entreprises mondiales (hors secteur financier) disposent d'une trésorerie totale de 4.000 milliards de dollars, dont 984 milliards pour les groupes européens. Un montant qui, à titre de comparaison, représente près de la moitié de la dette de la zone euro (8.200 milliards de dollars)!

Si les entreprises se veulent aussi offensives, malgré une conjoncture économique des plus moroses, c'est, dans trois cas sur cinq, pour profiter de la faiblesse des valorisations de leurs cibles potentielles. De fait, l'indice Dow Jones Euro Stoxx 50, qui regroupe les 50 premières capitalisations boursières européennes, affiche un PER (price earning ratio, rapport cours sur bénéfice par action) de 10,6 seulement. Le groupe parapétrolier français CGG Veritas a ainsi profité de la crise pour racheter une partie des activités du néerlandais Fugro, le mois dernier, pour 1,2 milliard d'euros, sa plus importante opération depuis la fusion avec Veritas, en 2007.

Autre signal encourageant pour le marché des M&A (mergers and acquisitions): l'offre publique d'achat lancée en septembre par Publicis sur l'agence néerlandaise LBi, afin de renforcer ses activités numériques en Europe. Pour autant, en dépit de la bonne volonté des entreprises et de leurs montagnes de cash, le marché des fusions et acquisitions ne se dégèlera réellement que grâce à une amélioration de la conjoncture macro-économique et à un apaisement de la crise de la zone euro. Autant dire, pas dans l'immédiat.