La Fed s'inquiète de la croissance mondiale en berne

Par latribune.fr  |   |  349  mots
Selon Stanley Fischer, "la croissance annuelle de l'économie américaine pourrait désormais être de 2% sur le long terme, soit un point de moins que ce qu'anticipait la Fed en 2009".
La lenteur de la reprise aux États-Unis comme en Europe et ailleurs interpelle le vice-président de la Réserve fédérale, Stanley Fischer. Il s'interroge sur un déclin durable du potentiel de l'économie mondiale.

Ralentissement de la productivité et diminution de la population active. Voilà deux facteurs qui ont pu réduire la capacité des États-Unis à générer de la croissance, d'après Stanley Fischer, le numéro deux de la Fed, dans une analyse consacrée aux années qui ont suivi la crise financière de 2007-2009 exposée lors d'une conférence organisé par le ministre suédois des Finances, à Stockholm.

Remise en question des banquiers centraux

Pour d'autres raisons, l'Europe et des économies émergentes majeures dont la Chine semblent également affectées par un phénomène qui pourrait contraindre les banquiers centraux à revoir leur manière de penser l'inflation, l'emploi et la croissance en général, explique Stanley Fischer.

"La reprise globale a été décevante", a-t-il énoncé lors de la conférence. Et d'ajouter:

"La croissance annuelle de l'économie américaine pourrait désormais être de 2% sur le long terme, soit un point de moins que ce qu'anticipait la Fed en 2009."

Changement structurel de l'économie mondiale

Certains estiment qu'une telle situation est liée à des facteurs temporaires comme la situation du marché américain de l'immobilier. "Mais il est également possible que cette performance en baisse reflète un changement structurel sur le long terme de l'économie mondiale", fait valoir le numéro 2 de la Fed.

D'après lui, reste à déterminer si le ralentissement de la productivité et le déclin de la population active sont devenus des composantes permanentes de l'économie américaine, ce qui compliquerait les prévisions en matière de croissance, d'inflation et d'emploi.

Politiques de réduction du rachat d'actifs

Stanley Fischer, partisan déclaré des politiques d'assouplissement de la part des banques centrales, a fait remarquer par ailleurs que les 4.000 milliards de dollars d'actifs que la Fed affiche désormais dans son bilan rendaient plus difficile sa stratégie en matière de taux courts.

La Fed s'est engagée dans une politique de réduction de son programme de rachat d'actifs et les marchés s'attendent à ce qu'elle relève ses taux en 2015.