Credit Suisse a créé trois produits de placement responsables des déboires d'Espirito Santo

Par latribune.fr  |   |  378  mots
"Les véhicules de placement spécifiques ont été créés à la demande de la banque Espirito Santo en 2001 et 2002", selon le Credit Suisse.
La banque suisse a reconnu mardi avoir conçu 3 véhicules de placement (SPV) à la demande de la banque portugaise Banco Espirito Santo (BES), sauvée de la faillite début août par Lisbonne.

Le Crédit Suisse a joué la carte de la transparence. Dans un article publié lundi, le Wall Street Journal, expliquait qu'une banque suisse avait joué un rôle dans l'affaire de Banco Espirito Santo (BES), qui a secoué la place financière portugaise ces derniers mois. BES est désormais un empire économique sur le déclin, plombé par ses dettes.

Dans un communiqué, le Credit Suisse a reconnu mardi avoir créé trois véhicules de placements (SPV) aux noms évocateurs: Top Renda (Top rendement), EuroAforro (Euro Epargne) Investments et Poupanca Plus (Economies Plus) Investments. Selon elle:

"Ces véhicules de placement spécifiques ont été créés à la demande de la banque Espirito Santo en 2001 et 2002, le Credit suisse a agi en tant que courtier et a participé à l'émission de ces valeurs", ajoute la banque.

Les SPV au centre d'une enquête

Ces SPV sont au centre d'une enquête menée au Portugal, pour leur rôle supposé dans la déconfiture du groupe Espirito Santo, le plus grand conglomérat du Portugal. Il s'agit de produits de placement, qui ont été vendus aux clients de la banque BES. Ces derniers ne savaient pas ce qu'ils contenaient.

Le groupe indique par ailleurs qu'il n'a à "aucun moment, distribué, vendu" ces SPV. "Le Credit Suisse ne sait pas à qui ces produits ont été distribués par la BES, ses succursales ou ses filiales", ajoute le communiqué.

La banque indique également n'être pas concernée par le 4e SPV cité dans l'article du Wall Street Journal, appelé EG Premium.

"Mécanisme pour financer l'empire familial"

Selon le quotidien financier américain, de nombreux clients "n'auraient pas réalisé que ces véhicules étaient truffés d'emprunts émis par les différentes sociétés du groupe Espirito Santo, et auraient apparemment servi de mécanisme pour financer l'empire familial".

Le journal américain a aussi écrit que ces SPV sont "contrôlés au moins en partie" par une société financière de Lausanne, appelée Eurofin. Cette dernière a vigoureusement démenti lundi ces informations du WSJ.

Dans un communiqué publié à Lausanne, Eurofin ajoute qu'il "n'aurait jamais agi comme responsable d'investissement, conseiller ou agent de placement de ces produits financiers de Credit Suisse".