Goldman Sachs a prêté 835 millions de dollars à Banco Espirito Santo juste avant sa faillite

Par latribune.fr  |   |  342  mots
"Les difficultés financières de Banco Espirito Santo ont fait qu'il a été difficile pour Goldman d'attirer des acquéreurs", explique le Wall Street Journal.
La banque américaine a versé ces fonds à BES quand l'établissement portugais était au bord de la banqueroute, rapporte mardi le Wall Street Journal. Goldman Sachs n'a pas réussi par la suite à revendre la totalité de ses titres.

La faillite de Banco Espirito Santo (BES), une mauvaise affaire pour Goldman Sachs ? La banque américaine risque en tout cas d'essuyer des pertes sur un prêt de 835 millions de dollars qu'elle a accordé à l'établissement portugais un mois avant sa faillite, rapporte mardi le Wall Street Journal.

Selon le quotidien économique américain, Goldman Sachs a versé ces fonds en juillet via une structure ad hoc luxembourgeoise à un moment où BES, au bord de la banqueroute, était dans la "quasi-impossibilité de se financer directement sur les marchés financiers". Début août, BES a néanmoins dû être sauvée de la faillite par les autorités portugaises au prix d'un démantèlement et d'une recapitalisation de près de 5 milliards d'euros, en grande partie sur fonds publics.

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Goldman Sachs détient encore des titres qui "ont perdu de la valeur"

La banque d'affaires espérait pouvoir revendre cette dette en empochant une plus-value mais n'a finalement pas trouvé preneur. "Les difficultés financières de Banco Espirito Santo ont fait qu'il a été difficile pour Goldman d'attirer des acquéreurs", explique le Wall Street Journal.

Si une partie de cette dette a été vendue à un fonds spéculatif, Goldman Sachs détient encore des titres qui "ont perdu de leur valeur", assure le WSJ, sans toutefois évaluer l'ampleur de la perte.

Un prêt effectué via un SPV

L'instrument financier utilisé par Goldman Sachs pour effectuer ce prêt, un véhicule de placement spécifique appelé (en anglais) SPV, est par ailleurs au centre d'une enquête menée au Portugal pour son rôle supposé dans le naufrage du groupe Espirito Santo.

Mi-août, la banque Credit Suisse avait dû notamment reconnaître avoir créé des SPV qui auraient permis à la banque portugaise de continuer à émettre de la dette en dépit de ses difficultés financières.

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